Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 15 septembre 2003
Fonction publique

Pas de hausse des salaires, sauf « au mérite » ?

Le ministre de la Fonction publique, Jean-Paul Delevoye, qui reçoit lundi et mardi les fédérations de fonctionnaires, a décidé de jouer « cartes sur table » en leur proposant d'emblée une rémunération individualisée favorisant le mérite et "la prise de responsabilité". Le ministre, après avoir confirmé mercredi que la suppression de 4 500 à 5 000 postes d'agents publics de l’Etat était "une hypothèse" de travail pour 2004, a suggéré samedi dans Le Figaro un "nouveau système de responsabilisation, individuelle et collective". « La rémunération doit être la traduction de ce changement culturel. On peut imaginer qu'une partie de la rémunération soit basée sur le point d'indice, une partie sur la fonction et une autre, sur la prise de responsabilité », explique-t-il. « Aujourd'hui, l'administration est une machine à déresponsabiliser. Elle stérilise véritablement la prise de risque. » « Dans une société qui bouge, personne ne peut imaginer que le service public ne s'adapte pas", dit-il plus globalement, en espérant proposer "d'ici à la fin de l'année" une loi sur la fonction publique pour, notamment, "rendre son attractivité à l'administration ». Le ministre, qui "après une année de réflexion, entre dans une année de décision pour la fonction publique", invite les syndicats à "négocier la conduite du changement". Pour l'heure, son ministère indique cependant que les rencontres prévues lundi et mardi ont pour but d'"écouter" les syndicats et qu'il n'est nullement question de négociation. Jean-Paul Delevoye devait recevoir tour à tour lundi la CGT, puis la CFDT, l'Unsa, FO et la FSU. Mardi, ce sera le tour de la CGC et de la CFTC. Plusieurs organisations syndicales s'insurgent d'ores et déjà contre une rémunération au mérite qui, font-elles valoir, renforcerait l'individualisme au sein d'administrations où le travail d'équipe est une nécessité. En la matière, le ministre a cependant donné le ton en justifiant la rigueur salariale par la faiblesse de la croissance. « L'Etat n'est pas un puits sans fond", tranche-t-il dans Le Figaro. "Les syndicats savent que je ne peux pas donner ce que je n'ai pas. » « Lorsque la croissance est forte, il est possible d'accorder de fortes hausses de salaires mais lorsqu'elle est faible, la hausse ne peut être que faible », affirme-t-il. Le 10 juillet, devant le Conseil supérieur de la fonction publique d’Etat, Jean-Paul Delevoye s'était engagé à "un rendez-vous salarial en septembre", tout en ajoutant que "l'équation n'est pas facile". Les dernières augmentations remontent à 2002 (0,7% en mars et 0,6% en novembre). Pour l'instant, aucune revalorisation n'est prévue au titre de 2003. A Bercy, on a indiqué à plusieurs reprises que la "rationalisation" du fonctionnement des administrations et la réduction progressive du nombre des fonctionnaires, par le non-remplacement de tous les départs à la retraite, permettrait d'envisager de "restituer aux fonctionnaires une partie des gains de productivité réalisés". Les fédérations de fonctionnaires ont jusqu'ici récusé cette démarche et réclamé l'ouverture de négociations ainsi qu'un "rattrapage" de la perte de pouvoir d'achat, estimée à 1% pour 2002 et à 2,6% depuis 2003.c=http://www.upgradead.com/

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2