Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 14 mai 2003
Fonction publique

"Pas d'alternative à la réforme" sur les retraites proposée par le gouvernement mais François Fillon se dit "prêt à discuter" avec ceux qui veulent améliorer le projet

Le ministre des Affaires sociales François Fillon a affirmé, mardi à l'Assemblée nationale, qu'il n'y avait "pas d'alternative à la réforme" sur les retraites proposée par le gouvernement, tout en se disant "prêt à discuter" avec ceux qui veulent améliorer le projet. "Il n'y a pas d'alternative à un effort partagé et équitable réparti entre tous les Français pour assumer la responsabilité du retournement démographique qui pèse sur le financement des retraites", a affirmé le ministre. M. Fillon a énuméré les sujets sur lesquels il était prêt à discuter : "les petites retraites" ; le "minimum contributif" ; "ceux qui ont commencé à travailler très tôt et qui ont eu de très longues carrières" ; "la prise en compte de la question des primes aux fonctionnaires" ; le "rachat des années d'études" ; la "question essentielle de la progressivité de la réforme". "Aujourd'hui, il y a beaucoup de Français qui manifestent, il y en a beaucoup aussi qui ne le font pas, c'est la diversité de notre pays et le rôle du gouvernement est de définir l'intérêt général", a poursuivi M. Fillon. La journée de grèves et de manifestations, dans le public et le privé, pour la défense des retraites a connu une ampleur exceptionnelle mardi, avec sans doute quelque 1 million de personnes manifestant dans toute la France (plus de 1,5 million selon les syndicats et plus de 700 000 selon la police). M. Fillon a annoncé mardi que le gouvernement entendait miser sur la politique de l'emploi pour "éviter de baisser le niveau des pensions". Concernant les fonctionnaires, le ministre a affirmé que la réforme des retraites leur permettra de "maintenir intégralement le niveau de leur retraite d'aujourd'hui". "Si nous sommes ouverts à la discussion sur beaucoup de sujets, il y a un point sur lequel nous n'entendons pas revenir, c'est l'harmonisation entre le secteur public et le secteur privé à l'horizon 2008", a cependant déclaré M. Fillon. Enfin, les salariés du secteur public bénéficiant de régimes spéciaux "ne sont en rien concernés" par la réforme "ni aujourd'hui, ni demain", a-t-il affirmé. "Le fonds de réserve des retraites n'a d'utilité qu'entre 2020 et 2040, et la réforme que nous proposons est une réforme pour aller jusqu'en 2020. C'est après 2020 que le fonds de réserve sera le cas échéant utile pour lisser les retraites", a rappelé le ministre. M. Fillon a, en revanche, jugé "irresponsable" de taxer "les bénéfices non réinvestis des entreprises". "Par rapport à la situation économique et de l'emploi de notre pays, quelle serait la sécurité d'un système de retraite qui serait basé sur des recettes aussi fluctuantes et aussi mobiles que les bénéfices des entreprises ?", a-t-il demandé.</

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