Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 4 décembre 2003
Fonction publique

Les syndicats renouvellent leur "exigence de négociations salariales"

Alors que Jean-Paul Delevoye présentait, mercredi, en Conseil des ministres, un décret entérinant la hausse de 0,5% des salaires de la fonction publique au 1er janvier 2004, le climat social dans ce secteur connaissait une nouvelle dégradation liée au contentieux salarial, avec la décision unanime des fédérations d'interpeller directement le Premier ministre et de boycotter les chantiers de discussions ouverts par le ministre. "Nous renouvelons notre exigence de négociations salariales qui permettent d'établir les conditions d'un dialogue social digne de ce nom", écrivent les fédérations CGT, CFDT, FO, FSU, UNSA, CFTC, CGC de la fonction publique dans une lettre ouverte à Jean-Pierre Raffarin. "Il faut laisser passer les fêtes de fin d'année mais nous avons déjà des appels dans nos rangs pour organiser des journées d'actions, dont on verra la forme et l'ampleur en janvier. Nous sommes prêts pour l'action, et l'ambiance n'est pas du tout : d'un côté, la CFDT, la CFTC, la CGC, de l'autre les autres ", a déclaré à l'AFP Marie-Claude Kervella (CFDT). Le 27 novembre, le ministre de la Fonction publique Jean-Paul Delevoye avait indiqué qu'il n'y aurait aucune mesure générale pour augmenter les salaires des 5,2 millions de fonctionnaires en 2003 et que seule une augmentation de 0,5% serait consentie au 1er janvier 2004. Les syndicats réclamaient une revalorisation de 3,6% du point d'indice (servant à calculer le salaire) pour combler le différentiel avec l'inflation depuis le 1er janvier 2000. M. Delevoye, qui veut mettre en place "une nouvelle méthode et de nouvelles règles de négociation", a prévu l'installation dès janvier d'un observatoire et d'une conférence de méthode sur les rémunérations. Les organisations syndicales ont affirmé mercredi qu'elles boycotteraient ces instances. "Nous en avons marre de servir d'alibi", a déclaré à l'AFP Bernard Lhubert (CGT). "Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles. M. Delevoye parle de dialogue social, alors, qu'il le pratique!", a renchéri Hervé Baro (UNSA). "L'idée est de marquer le coup et de dire clairement qu'on ne veut pas cautionner quelque chose qui n'est pas du dialogue social. Nous ne participerons pas à ce processus", a souligné Gérard Aschiéri (FSU). "Au-delà de la question salariale, nous faisons le constat de l'absence de réel dialogue social", ont ajouté les fédérations qui dénoncent le fait d'être "systématiquement mises devant le fait accompli". L'intersyndicale a ainsi annoncé qu'elle allait boycotter trois autres réunions prévues en décembre : le Conseil supérieur de la fonction publique de l'Etat du 11 décembre (qui doit entériner la suppression du lundi de Pentecôte), l'Observatoire de l'emploi public du 9 et le groupe de travail sur la pénibilité du 5. "La situation nécessite une réaction de haut niveau de la part des personnels", a estimé l'intersyndicale qui appelle les fonctionnaires "à se réunir en assemblées générales pour débattre de l'action et de ses modalités sans en exclure aucune". Ce contentieux salarial survient après le dossier des retraites, qui a vu les fonctionnaires payer le tribut le plus lourd à la réforme, et la rigueur budgétaire à l'automne qui se traduira par la suppression nette en 2004 de 4 561 postes dans la fonction publique de l'Etat. De plus, à partir du 1er janvier 2004, date d'entrée en vigueur de la réforme des retraites, l'augmentation des traitements des fonctionnaires sera dissociée de celles des pensions des retraités, qui seront indexées sur les prix. De fait, alors que les fonctionnaires actifs connaîtront en 2004 une revalorisation de leurs salaires de 0,5 %, les fonctionnaires retraités verront leur pension revalorisée de 1,8 %, selon les prévisions d'inflation pour 2004 communiquées par la Commission européenne.</script

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