Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 22 mars 2004
Élections

Régionales : baisse de l'abstention, progression de la gauche, recul de la droite, maintien de l'extrême droite

Le premier tour des régionales s'est traduit dimanche par un coup d’arrêt à l’abstention (39% contre 42% en 1998 - voir nos autres infos de ce jour-), un coup de semonce pour l'UMP et le gouvernement et, enfin, par une bonne progression de la gauche, le FN restant à un niveau élevé. Selon la dernière totalisation portant sur 40,6 millions d'inscrits, la gauche (PS, PCF, Verts et PRG) devance, avec plus de 40% des voix, la droite UMP et UDF (environ 34%) de six points. Elle améliore aussi son score de 1998 de près de 6 points. Le taux d'abstention (37,82%) s'est révélé moins élevé qu'attendu. Les socialistes et leurs alliés pourraient conserver les huit régions qu'ils détenaient jusqu'à présent (Ile-de-France, PACA, Limousin, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Centre, Nord-Pas-de-Calais, Haute-Normandie). Toutefois, rien n'est acquis en Ile-de-France, où le président sortant PS Jean-Paul Huchon dispose d'un potentiel de 39,15% (PS, PRG, Verts, MRC et PCF) face à un total des voix de droite (UMP, UDF, DVD) de 40,91%, dont 24,79% pour le ministre UMP Jean-François Copé. Le parti de Jean-Marie Le Pen, crédité de 14,79% au plan national (15,02% en 1998), est en mesure d'imposer des triangulaires dans 17 régions, une situation qui pourrait favoriser la gauche. Au total, l'extrême droite enregistre un score de 16,24%, soit un point de mieux que les 15,14% obtenus en 1998. En PACA, le sortant Michel Vauzelle obtient le score inattendu de 35%, contre 26,10% à son adversaire Renaud Muselier, à la tête d'une liste UMP-UDF et 22,95% au FN. L'opposition peut espérer gagner plusieurs régions. Ce devrait être notamment le cas en Poitou-Charentes, région hautement symbolique puisque le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin l'a présidée jusqu'à son arrivée à Matignon en mai 2002. La socialiste Ségolène Royal, avec 46,29%, devance de plus de 13 points l'héritière de M. Raffarin, Elisabeth Morin. La gauche est largement en tête aussi en Bretagne, où le chef de file du PS Jean-Yves Le Drian obtient 38,48% contre 25,60% au président sortant UMP Josselin de Rohan, président du groupe UMP au Sénat. Serait aussi gagnable par la gauche le Languedoc-Roussillon, où la liste de Georges Frèche obtient 36,32% face à Jacques Blanc, réélu en 1998 grâce au FN, qui ne récolte que 24,22%, avec 5,70% pour l'UDF. De même, en Bourgogne, l'UMP Jean-Pierre Soisson, également réélu en 1998 grâce au FN, n'obtient que 21,78% (12,98% pour l'UDF) face aux 36,01% de la liste d'union à gauche. La situation est aussi très serrée en Franche-Comté, en Picardie et en Rhône-Alpes. En Auvergne, la réélection de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, qui se représente pour la quatrième fois, s'annonce plus difficile que prévu. Il obtient 36,39% contre 28,21% à son adversaire socialiste qui aura le renfort du PCF (9,2%) et des Verts (5,61%). Si sur l'ensemble de la France le PCF fait bonne figure (7,2% en IDF et 10,68% dans le Nord-Pas-de-Calais), l'extrême gauche, en frôlant les 5%, stagne à son score de 1998 (4,33%), loin des 10,4% engrangés le 21 avril 2002 à la présidentielle par ses trois candidats. Jean-Pierre Raffarin a appelé les électeurs "à se rassembler dans l'union" pour le second tour, assurant qu'il "prendrait en compte (leurs) messages". Avec ce recul, le Premier ministre risque d'être fragilisé pour poursuivre les réformes engagées, notamment celle de la sécurité sociale. Le scrutin semble également marquer les limites de la politique sécuritaire du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, censée faire reculer l'extrême droite. Dans cette situation difficile pour la majorité et pleine d'espoir pour la gauche, l'union au deuxième tour est plus que jamais à l'ordre du jour. Le premier secrétaire du PS François Hollande, qui a vu dans les résultats un "avertissement sérieux" au gouvernement, voit son leadership conforté à la tête du premier parti d'opposition. Le leader de l'UDF François Bayrou, qui avait choisi la stratégie du cavalier seu

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