Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 29 mai 2007
Élections

L'Etat américain de Floride interdit l'utilisation des machines à voter à écran tactile, pour les remplacer par des machines à scan optique

Après un audit mené par des experts en sécurité concluant à la vulnérabilité au piratage des machines à voter à écran tactile, l’Etat de Floride (USA) à décidé de ne pas utiliser ce type de machines. Elles seront donc remplacées par des machines à scanner optique des bulletins de vote papier. La principale raison de ce changement tient à l’impossibilité d’effectuer un recomptage des voix. Rappelons qu'en France cinq des quatre-vingt-deux communes qui avaient décidé d’utiliser ce genre de machines ne réitéreront pas l’opération pour les législatives des 10 et 17 juin prochain. Cinq villes ayant d'abord choisi le vote électronique (Amiens, Saint-Malo, Ifs, Noisy-le-Sec et le Perreux-sur-Marne) avaient fini par jeter l’éponge et ne l’avaient pas utilisé lors du second tour de la présidentielle le 6 mai dernier. Une proportion assez faible (6%), qu’avait d’ailleurs relevée le Conseil constitutionnel à l’issue du scrutin, mais les arguments qu’avaient alors avancés les maires concernés n’en étaient pas moins frappants. Le premier tient aux difficultés pratiques liées à l’utilisation des appareils. La nouveauté du système s’était conjuguée à une participation exceptionnelle, le 22 avril, pour créer des retards très importants. Nombre d’électeurs avaient donc parfois patienté plus d'une heure avant de voter. Le Code électoral impose en effet la présence, dans chaque bureau de vote, d'«un isoloir par 300 électeurs inscrits» et d'«une seule urne». Or, la machine électronique est considérée comme une urne. A la différence des bureaux de vote traditionnels, il n'y a donc, dans les communes équipées, qu'un seul isoloir: la machine elle-même. Second argument: une partie des élus ont préféré ne pas prendre de risques d’invalidation des votes exprimés. Le risque n'était pas nul, même si la hauteur des écarts enregistrés ne suffit pas à déboucher sur un contentieux. Ainsi, dans un bureau de vote d’une des communes concernées, un écart de 48 voix avait été constaté entre le nombre d'électeurs ayant émargé et celui enregistré par la machine. Après le second tour de la présidentielle, le Conseil constitutionnel avait proposé, pour l’avenir, deux solutions pour prévenir les embouteillages dans les bureaux équipés: - à droit constant, créer plus de bureaux de vote (un pour 300 inscrits) en conservant une machine à voter par bureau et l'assimilation «une machine à voter = une urne = un isoloir»; - mettre en réseau une grappe de machines connectées entre elles au sein du même bureau de vote, mais non à l'extérieur de ce bureau, et regarder ce réseau local comme une seule urne électronique. Néanmoins, constatait encore le Conseil constitutionnel, «beaucoup d'électeurs de bonne foi éprouvent eux aussi un malaise. Mais celui-ci semble avoir une cause beaucoup plus psychologique que technique». L'intrusion des machines à voter dépossède les citoyens de ce que le Conseil appelle «une sorte de liturgie républicaine».<

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