Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 25 novembre 2008
Élections

Interrogés par «votation citoyenne», les habitants des Ulis (Essonne) se sont déclarés favorables au droit de vote des étrangers aux élections locales

Les habitants de la commune des Ulis (Essonne), appelés le week-end dernier à s'exprimer dans le cadre d'une «votation citoyenne», ont voté en faveur du droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers aux élections locales, a-t-on appris auprès de la municipalité. La consultation posait la question: «Êtes-vous favorable à la reconnaissance du droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers aux élections locales?». Elle était organisée par la commune et le collectif Votation citoyenne dont la Ligue des droits de l'Homme des Ulis et n'avait pas portée légale. Selon les résultats fournis par la mairie dirigée par Maud Olivier (PS), les habitants des Ulis qui s'y sont exprimés ont voté pour à 68,72%, et contre à 31,27 %. La municipalité a tenu à souligner «la participation exceptionnelle pour une votation citoyenne par rapport au nombre d'habitants de la commune»: 992 Ulissiens, sur 24.700 que compte la commune, se sont rendus aux urnes entre samedi et dimanche, soit 3,8%. Une donnée qui relativise cependant la portée du résultat. A noter, en outre, que 18,85% des personnes qui se sont exprimées ce week-end ne sont pas inscrites sur les listes électorales. Depuis le début de l'année, 70 autres communes ont participé à cette Votation citoyenne dans toute la France, notamment à Paris, Créteil, Nantes, Avignon. Toutes ont voté en faveur du droit de vote aux résidents étrangers. 91,2% des 65.000 personnes qui ont voté se sont dites favorables à ce droit de vote, selon les résultats nationaux fournis par la Ligue des Droits de l'Homme. La Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas ou l'Irlande accordent déjà ce droit aux étrangers vivant sur leur territoire depuis plusieurs années s'ils sont originaires d'un des 51 pays du Commonwealth. Dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la réforme des institutions, l’Assemblée nationale avait rejeté, jeudi 22 mai dernier, trois amendements de la gauche et du Nouveau Centre visant à accorder le droit de vote aux étrangers. Ces amendements avaient reçu un avis défavorable du gouvernement. Interrogé par des journalistes lors d’un entretien télévisé le 24 avril, Nicolas Sarkozy s’était dit "favorable à titre intellectuel" au vote des étrangers, mais qu’il savait ne pas avoir la majorité à l’Assemblée pour faire voter cette réforme.

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