Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 2 janvier 2007
Élections

Hausse sensible des inscriptions sur les listes électorales dans les villes de la banlieue parisienne

A deux jours de la clôture des listes électorales, le 31 décembre dernier, les citoyens se pressaient dans certaines mairies de la banlieue parisienne pour s'inscrire. Ils étaient encore plus nombreux qu'en 2001 à Trappes (Yvelines), à Saint-Denis, Bondy, Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Plus que les appels au civisme lancés après les émeutes de l'automne 2005, c'est le risque que le Front national soit présent au second tour qui poussait de nombreux jeunes à s'inscrire jeudi à Pantin en Seine-Saint-Denis. «Je voulais déjà voter avant qu'ils fassent leur baratin», a confié Paul-Valéry Heutching, 19 ans à l’agence Associated Press. «J'ai l'âge de voter, j'en profite. C'est le devoir du citoyen». Humoristes, célébrités du sport et du rap, femmes et hommes politiques ont multiplié ces dernières semaines les appels au civisme. Pour Recep Akgol, «ça n'a pas joué». Le jeune homme de 20 ans dit avoir «envie de voter parce que voilà, c'est important. C'est ma conscience». Boris Marjanovic, 22 ans, s'inscrit pour la première fois «pour pas qu'on revive ce qui s'est passé en 2002». Nadhera Tabib, une jeune femme de 24 ans d'origine algérienne naturalisée il y a un an, n'a «pas envie que le FN arrive au deuxième tour» de la présidentielle. Salem, un Franco-Egyptien du même âge qui n'a souhaité donner que son prénom, refuse également que se rejoue «le même scénario que la dernière fois». A Pantin, depuis le début de l'année, la mairie a déjà enregistré 3.553 inscriptions. C'est beaucoup plus que les 2.612 de 2001. Cette semaine, dernière limite pour pouvoir participer à la présidentielle d'avril-mai 2007, «on en fait bien 200 par jour», souligne Nanou Pastre, directrice du service population. Même affluence à Saint-Denis. «Enorme, énorme, énorme», rapporte Christine Martin, la responsable du service élections. Elle tablait sur 300 inscriptions pour la seule journée de jeudi. «Les années présidentielles, on a toujours ce rush. Mais là, c'est particulier quand même cette fois-ci». Depuis le 1er janvier, 5.300 personnes se sont inscrites, contre à peu près 4.000 sur l'année 2001. «Ca ne désemplit pas», confiait au téléphone une employée municipale de Bondy en précisant que deux étudiantes avaient été embauchées en renfort. A Clichy-sous-Bois, où avaient éclaté les premières émeutes en 2005 après l'électrocution mortelle de deux jeunes, la mairie a comptabilisé 800 inscriptions supplémentaires en décembre 2005, puis 1.000 environ pour l'année 2006. «Depuis trois semaines, on est sur un rythme extrêmement dynamique», observe Didier Ostré, directeur général adjoint de la ville, en dénombrant «une petite cinquantaine d'inscriptions par jour». Les listes pourraient compter 10.000 électeurs samedi. Le sursaut citoyen est spectaculaire à Trappes (Yvelines): 1.796 inscrits en 2006, contre 1.241 en 2001, soit une hausse de 45%. «Pour l'année prochaine, le jeu en vaut la chandelle», commentait jeudi Josiane, 51 ans, qui après plusieurs déménagements n'avait pas voté depuis longtemps et venait s'inscrire à Pantin. «J'ai pas envie qu'une certaine personne passe», expliquait-elle en précisant ensuite: «Sarko, bien entendu». Pour cette élection-là, «il faut donner son avis», estimait aussi Salem. «Si je veux continuer à vivre ici, il faut donner son opinion», considérait le jeune homme de 24 ans. Khadidja Ouahmiche, une Franco-Algérienne de 33 ans, juge aussi que le scrutin de 2007 «risque d'être important». Nadhera Tabib également: «J'aurais été française plus tôt, j'aurais voté plus tôt». Elle entend choisir le ou la candidat(e) qui proposera «des solutions durables et non pas des solutions temporaires, histoire de calmer les choses».c=http

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