Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 23 mars 2015
Élections

Départementales : un second tour incertain, marqué par les triangulaires

Lorsque l’on regarde la liste des conseillers départementaux élus dès le premier tour, on mesure à quel point tout va se jouer… au second tour : sur 4000 conseillers à désigner, seuls 284 ont été élus hier (dont 162 pour le bloc UMP-UDI, 46 PS-Radicaux de gauche, et 8 FN). Le Parti socialiste a été éliminé de plus d’un quart des cantons (soit 524), et il est en passe de perdre des fiefs historiques, comme le département du Nord – où les socialistes ont été éliminés dans 27 cantons sur 41.
Le Front national, lui, semblerait être en mesure de se maintenir dans un canton sur deux, ce qui donne la mesure de son enracinement local : le FN, rappelons-le, n’avait obtenu en 2011 que deux conseillers généraux. Cette année, il arrive en tête dans 43 départements sur 98. Dans ses nouveaux fiefs, comme le Var ou l’Oise, il réalise plus de 30 % dans tous les cantons. Dans le Nord, il sera au second tour dans la quasi-totalité des cantons (37 sur 41), et dans 100 % de ceux du Pas-de-Calais. Le Front national confirme son ancrage dans les départements à forte tradition ouvrière (Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Oise, Doubs, Territoire de Belfort, Ardennes) ainsi qu’en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (notamment le Var et le Vaucluse). Le FN réalise des scores impressionnants dans les cantons du sud du pays où il a remporté les municipales de mars dernier, avec une victoire à Fréjus dès le premier tour, ou un score de presque 60 % au Pontet (Vaucluse).
Les seuls territoires qui échappent finalement à la poussée du Front national sont les Outre-mer. Trois des cinq départements d’outre-mer ont voté hier (Guadeloupe, Mayotte et La Réunion). À La Réunion, le FN n’a réalisé que 2,7 % – et l’île est en passe d’être remportée par la droite, avec un PS tombé à 14 %. En Guadeloupe en revanche, la large domination du Parti socialiste ne semble pas remise en cause. Quant à Mayotte, le scrutin a remporté un véritable succès populaire, avec un taux de participation de 62,6 %. C’est la droite qui y est arrivée largement en tête.
Il faudra évidemment attendre le second tour, dimanche prochain, pour pouvoir tirer les conclusions définitives de ce scrutin. Il y aura indiscutablement un « basculement »  à droite des départements, mais son ampleur reste incertaine, vu la quantité de triangulaires (314).
Selon les projections réalisées par les instituts de sondage, la droite ne devrait perdre aucun des quelque 40 départements qu’elle préside déjà, et pourrait en soustraire entre une quinzaine et une trentaine au Parti socialiste. Le PS semble en mesure de conserver une vingtaine de départements. Le FN, que l’on disait avant l’élection en mesure de remporter trois départements, pourrait en gagner quelques uns (Vaucluse, Gard, Aisne, Oise et Pas-de-Calais).
Seule certitude à ce jour : comme cela avait été le cas lors de la récente élection législative partielle dans le Doubs, l’UMP n’appellera pas à un voter pour le PS contre le Front national. Nicolas Sarkozy a répété hier que son parti a choisi la stratégie du « ni-ni »  – « ni Front national, ni candidats de gauche ». Le PS, en revanche, a appelé à voter pour les candidats UMP ou UDI lorsqu’ils sont opposés au Front national.
F.L.

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