Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 20 mars 2002
Élection présidentielle

Signatures : Jean-Marie Le Pen intente une action en justice pour demander au Conseil constitutionnel "de clarifier la situation"

Jean-Marie Le Pen, qui peine à réunir les 500 parrainages nécessaires à sa candidature à l'élection présidentielle, intente une action en justice pour demander au Conseil constitutionnel "de clarifier la situation". Le Front national déposera mercredi une plainte en référé liberté "pour demander au Conseil constitutionnel de se prononcer sur la sincérité du scrutin", a déclaré à Reuters Marcel Ceccaldi, directeur adjoint des affaires juridiques au Front national. Quant à Alain Vizier, responsable du service de presse du Front national, il a précisé qu'il manquait "toujours une centaine de signatures". Le Front national disposait d'un nombre suffisant de promesses de parrainages mais un certain nombre d'entre elles n'ont pas été concrétisées, a-t-il ajouté. Parallèlement, le Front national a commencé lundi à diffuser un "appel républicain aux élus" pour solliciter leur parrainage. "La démocratie, c'est d'abord tolérer la présence et la représentativité de ceux dont on ne partage pas l'opinion", souligne Jean-Marie Le Pen dans ce courrier adressé aux 45000 élus habilités à parrainer les candidats ainsi qu'à des professeurs de droit. Il invite les élus "à apporter, en toute indépendance, leur parrainage aux candidats qui représentent un réel courant politique dans notre pays". Jean-Marie Le Pen a recueilli 15% des voix au premier tour de l'élection présidentielle de 1995. En vertu de l'article 58 de la Constitution, le Conseil constitutionnel est chargé de "veiller à la régularité" de l'élection présidentielle. "Le silence et la passivité du Conseil constitutionnel sont de nature à altérer la sincérité du scrutin", a affirmé Marcel Ceccaldi. "C'est le scrutin dans son entier qui est altéré". Dans son référé, le Front national fait valoir une déclaration du Conseil constitutionnel le 24 mai 1974, aux lendemains de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, dans laquelle il relevait qu'il "est également indispensable que tout courant réel d'opinion puisse susciter une candidature". Rappelons que l’AMF a lançé une consultation auprès de ses quelque 6 000 adhérents régulièrement connectés à son site internet sur le système des parrainages d’élus. « L'AMF doit tenir compte de cette tendance qui doit nous conduire à réfléchir ensemble à l'opportunité de ce système mis en place en 1962 et réformé en 1978 pour porter le chiffre des "présentations" à 500 », commente l’AMF. Cette consultation comprend les cinq questions suivantes : « Avez-vous été "démarché" par un ou plusieurs candidats ? « Pensez-vous que tous les candidats, quels qu'ils soient, doivent pouvoir se présenter ? « Pensez-vous que le filtre des élus locaux et des parlementaires soit toujours pertinent ? « Êtes-vous personnellement favorable à une réforme du système des 500 signatures ? « Si oui, voulez-vous proposer autre chose ? (abaisser ou augmenter le chiffre des parrainages, rendre les parrainages anonymes, mixer le parrainage des élus locaux et des citoyens ...). » <s

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