Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 19 février 2007
Élection présidentielle

Parrainages: le parcours du combattant des «petits» candidats

Si la période de collecte officielle des parrainages pour la présidentielle débute jeudi 22 février, elle a commencé depuis beaucoup plus longtemps pour les «petits candidats», chez qui elle s'apparente à un véritable parcours du combattant (voir nos autres infos de ce jour). L’agence Associated Press publie une illustration de ces opérations dans les équipes de campagne de deux prétendants en mal de leur sésame, Olivier Besancenot pour la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et Philippe de Villiers du Mouvement pour la France (MPF). Permanents rivés au téléphone, militants battant la campagne depuis des mois, matraquage de courriers... Les états-majors de ces deux partis ne ménagent pas leurs efforts pour obtenir les 500 parrainages, condition sine qua non pour mener la «vraie» bataille dans l'opinion. «C'est un investissement considérable, épuisant», résume Guillaume Peltier, directeur de campagne de Philippe de Villiers. Un investissement qui coûte cher: environ 300.000 euros tous frais compris pour le MPF, sur un budget de campagne estimé entre 2,5 et 3 millions d'euros, selon M. Peltier. Olivier Martin, de la direction nationale de la LCR, avance, lui, une fourchette de 70.000 à 80.000 euros. Car la quête des signatures est un effort de longue haleine. Au MPF, il a débuté en décembre 2005 à partir d'une liste, basée sur les données du ministère de l'Intérieur, de 8.000 maires - essentiellement de communes rurales de moins de 1.000 habitants et ayant voté «non» au référendum européen - susceptibles d'apporter leur soutien à la candidature de Philippe de Villiers. Ce premier socle s'est réduit à 1.000 maires en juin 2006, constituant la cible privilégiée par le MPF. Au total, le parti aura toutefois rendu visite à ces 8.000 maires au 1er mars, affirme M. Peltier. La LCR, elle, s'est lancée en septembre dernier en dressant une liste sur la base du scrutin de 2002, soit 15.000 maires devant tous être «vus». Pour tenter de convaincre ces maires, la LCR privilégie le «contact direct», explique M. Martin. Environ les trois-quarts des militants ont ainsi rendu visite aux élus, par équipes de deux. A la direction nationale du parti, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), trois permanents coordonnent l'ensemble du processus. Ils gèrent les retours de promesses, passent d'innombrables coups de téléphone et organisent les troupes. Au siège de campagne du MPF, dans le XVe arrondissement de Paris, le téléphone est là aussi l'arme numéro un du traqueur de signatures. Guillaume Peltier parle de «phoning intensif» pour qualifier la mission des quatre permanents à temps plein qui, casques de téléphone vissés sur la tête, sont chargés d'expliquer les positions de Philippe de Villiers aux maires sollicités. Toutefois, «environ 90% des promesses de signatures ont été recueillies sur le terrain», souligne Guillaume Peltier. «Les promesses par téléphone sont beaucoup plus fragiles». Après un premier contact téléphonique, et avant de nouveaux appels de relance et de confirmation, les équipes des deux camps se déploient sur le terrain. A chaque fois, il faut expliquer dans le détail les propositions du candidat censées répondre aux problèmes locaux et batailler pour emporter l'adhésion de l'interlocuteur. Le tout lors de rendez-vous organisés la plupart du temps au domicile du maire, tôt le matin ou après dîner, heures auxquelles «s'arrache» le plus souvent une signature. Les entretiens sont longs et souvent réalisés sur les jours de repos ou de RTT des militants. Quel que soit leur parti, ceux-ci sont confrontés aux mêmes difficultés: la réticence des maires à voir leur nom publié sur la liste des parrains, les consignes de blocage données par les grands partis et l'organisation du calendrier électoral. En 2002, les maires venaient d'être élus et jouissaient d'une certaine liberté pour assumer leur choix. Cette année, au contraire, ils doivent penser aux conséquences de leur engagement en vue d'une éventuelle réélection en 2008. Cet «effor

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