Un "plan air" pour lutter contre la pollution atmosphérique

La ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot a présenté, mercredi, en Conseil des ministres, un "plan air" destiné à lutter contre la pollution atmosphérique, notamment la pollution à l'ozone. "La pollution de l'air constitue une des préoccupations environnementales les plus fortes pour les Français, particulièrement en milieu urbain", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. Elle a insisté sur la nécessité d'agir simultanément dans trois directions : intensifier la lutte de fond contre la pollution, améliorer l'information du public et renforcer les actions de réduction lors des pics de pollution. L'objectif est de réduire de près de moitié d'ici 2010 les émissions de polluants à l'origine de l'ozone, a dit la ministre. Le plan sera accompagné dans les prochains mois de mesures spécifiques comprises dans un plan climat et un plan de lutte contre la pollution de l'air en milieu clos. "Avec ce plan gouvernemental, nous respirerons de l'ozone à pleins poumons les prochains étés", estiment les Verts, pour qui "la copie est à revoir". "Dans les villes, la solution passe par des transports publics forts et performants et une place réelle aux cyclistes et aux piétons. Au lieu de cela, le gouvernement supprime les crédits destinés aux transports publics et veut nous faire croire que la voiture propre existe", précise dans un communiqué le parti écologiste. La prévention constitue le premier objectif du "plan air" qui prévoit "des actions de fond" pour prévenir les pollutions de l'industrie, du transport et des activités individuelles. Un programme d'action vise à diviser par cinq le nombre d'heures de dépassement du seuil d'information pour l'ozone. En 2004, l'accent sera mis sur les émissions de composés organiques volatils (COV) par les industries avec pour objectif de réduire de 30% les émissions des plus importants émetteurs, a dit la ministre. Dans le domaine des transports, un programme de promotion des "véhicules propres" est prévu. Le plan prévoit aussi un crédit d'impôt de 25% pour l'installation de chaudières collectives ou individuelles "peu polluantes". La deuxième priorité du plan porte sur un renforcement des mesures de lutte lors des pics de pollution qui comprend notamment des "actions individualisées" contre les plus gros émetteurs industriels, des réductions de vitesse généralisées qui seront inscrites dans le Code de la route. A partir de la barre des 240 microgrammes par mètre cube sur trois heures, des limitations de vitesse seront mises en place. Le plan préconise aussi de limiter certaines activités individuelles comme l'interdiction de tondre son gazon. En cas d'extrême pollution, comme l'épisode exceptionnel de cet été, la circulation alternée sera déclenchée avec un renforcement des règles actuelles. Elle entrera en vigueur à partir de 360 microgrammes/mètre cube, mais dans un cadre réformé, a expliqué la ministre. Cet été, Paris et l'Île-de-France n'ont pas appliqué cette circulation alternée malgré les pics élevés de pollution. Depuis 1997, la mesure n'a jamais été appliquée. Selon Roselyne Bachelot, le plan air prévoit que seule la moitié des véhicules équipés de pastilles vertes seront autorisés à circuler contre 80% actuellement, en cas de pollution intense. Le troisième volet du plan porte sur une amélioration de l'information du public lors des pics de pollution et un déclenchement de l'alerte. Trois millions d'euros seront consacrés au développement d'outils de prévision à un et deux jours de la pollution, afin d'alerter le public, notamment les personnes sensibles. Des cartes de prévision de couleurs seront diffusées dans les médias à l'instar de ce qui se fait pour les cartes de vigilance de Météo France. La mesure entrera en vigueur l'été prochain. "Le déclenchement des mesures d'alerte se fera dorénavant sur la base de ces prévisions afin de renforcer l'efficacité des mesures d'urgence et des recommandations sanitaires", a dit Roselyne Bachelot. "La diffusion de l'info

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