Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 11 avril 2014
Environnement

Rénovation énergétique : le président du Plan bâtiment durable dénonce l'inaction du gouvernement

Les chiffres de la rénovation énergétique sont « désolants », malgré la forte mobilisation du président de la République sur le sujet et son objectif de 500 000 logements rénovés par an, a déclaré hier Philippe Pelletier, président du Plan bâtiment durable, lors de la conférence parlementaire annuelle sur le logement.
« Ou bien c’est une posture, et l’an prochain on sera à moins de 100 000 logements rénovés, ou bien on considère que cette annonce doit être mise en œuvre véritablement et on change de façon de faire », a-t-il tonné devant les parlementaires et les professionnels du bâtiment réunis à la Maison de la chimie à Paris.
Philippe Pelletier, qui a été missionné par Cécile Duflot en septembre 2012 pour piloter le nouveau plan de performance énergétique des bâtiments, a pointé du doigt les retards pris dans le déblocage de financements ou la publication de textes réglementaires essentiels.
A la fin de l’année dernière, plusieurs mesures avaient été prises pour redonner un coup de fouet à la rénovation énergétique des logements, qui n’a jamais vraiment décollé : extension dès le 1er janvier 2014 du prêt à taux zéro aux syndicats de copropriétaires pour la rénovation des logements anciens, annonce du prolongement jusqu’en 2017 du dispositif de formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment (Feebat), création d’un label « RGE »  (reconnu garant de l’environnement) pour les professionnels (lire Maire info du 3 janvier).
Ainsi, à partir du 1er juillet, pour financer ses travaux de rénovation énergétique avec des aides publiques, il faudra s’adresser à un professionnel doté du label RGE. « Mais le décret expliquant ce qu’est le RGE au 1er juillet n’est pas là. C’est absolument désolant ! », a dénoncé Philippe Pelletier. De même, les écoprêts aux copropriétés, en théorie disponibles depuis le 1er janvier, ne le sont pas car les banques n’ont pas signé les avenants nécessaires. Selon une source du ministère de l'Ecologie, elles ne « veulent pas »  s’engager dans ces produits… Enfin, le prolongement du Feebat n’est toujours pas acté par décret – il n’aurait pas encore, selon la même source, bénéficié d’un arbitrage favorable du ministère des Finances.
« La seule manière d’arriver aux 500 000 logements par an, c’est que l’Etat reste dans son rôle et passe la main aux collectivités locales – régions et agglomérations –, en les laissant faire une adaptation locale des règles. La rénovation énergétique dans le Jura et la Haute-Garonne, ça n’est pas la même chose, c’est cela que des normes étatiques ne pourront pas régler ! »  a conclu Philippe Pelletier.
E.G.E.

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