Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 31 mai 2001
Environnement

Pics de pollution : "l'air en ville s'est globalement amélioré depuis 40 ans", indique le rapport Peulvast-Bergeal

Les pics de pollution, fortement médiatisés, sont moins préoccupants que la pollution de fond, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur des bâtiments, a souligné hier 30 mai Annette Peulvast-Bergeal, députée socialiste des Yvelines et rapporteuse d'un rapport sur la pollution en ville, lors d'une conférence de presse. La mission d'information sur la pollution atmosphérique urbaine démontre plusieurs idées reçues. Ainsi, "l'air en ville s'est globalement amélioré depuis 40 ans". Mais la nature de la pollution a changé, avec de nouveaux polluants (dioxyde d'azote, particules fines émises par les moteurs diesel, pollution à l'ozone, produit de plusieurs polluants primaires favorisé par l'ensoleillement), et surtout la sensibilité du public s'est nettement accrue. Pour répondre à cette inquiétude, la mission parlementaire préconise de renforcer le système de surveillance de l'air afin d'être capable de prévoir plus finement l'exposition de chacun à la pollution de fond, dedans comme dehors, sur le lieu de travail comme au domicile. Car l'information au public, souvent réduite aux épisodes de "pics", est irrégulière sur l'ensemble du territoire et demande à être harmonisée. Le concept même de "pics" est inutilement alarmiste, selon le rapport. La procédure d'alerte conseille aux personnes fragiles de rester à l'intérieur, alors que l'air intérieur est parfois plus vicié que l'air ambiant. Les citadins d'aujourd'hui, persuadés que l'air "du dehors" est plus pollué, n'aèrent plus comme autrefois. "On ne secoue plus couettes et tapis par la fenêtre, c'est un tort", a souligné Annette Peulvast-Bergeal, évoquant la pollution méconnue de l'air intérieur. Une trentaine de polluants, dont certains "grands classiques" de la pollution extérieure - particules, monoxyde de carbone, dioxyde d'azote -, sont davantage présents à l'intérieur des habitations, selon des travaux menés en Californie. Les cuisinières au gaz dégagent souvent beaucoup plus d'oxyde d'azote que les automobiles dans les carrefours les plus pollués. Or, la pollution de l'air intérieur est encore peu mesurée et mal encadrée, avec plusieurs tutelles (Codes de la santé publique, du travail, de la construction, etc.). La mission parlementaire appelle à un renforcement de la recherche et des normes et propose un contrôle des installations collectives de ventilation. Les parlementaires font aussi un bilan critique des politiques publiques. Annette Peulvast-Bergeal demande de remettre sur les rails le "rattrapage" de fiscalité du diesel par rapport à l'essence, suspendu l'automne dernier lors de la grève des routiers. Elle propose aussi d'instituer une prime à la casse pour les véhicules les plus anciens, une mesure qui pourrait figurer au prochain budget.

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