Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 26 février 2007
Environnement

Opposants français et allemands aux réacteurs de Fessenheim (Haut-Rhin): 300 communes «débaptisées»

Des militants de l'organisation écologiste Greenpeace ont débaptisé samedi, symboliquement, plus de 300 communes françaises et allemandes dans un rayon de 30 km autour de la centrale. Les alentours de la centrale ont été quadrillés par les forces de l'ordre. Ils dénoncent les risques encourus par les habitants et estiment qu'il s'agit d'une «bombe à retardement» exposée aux risques d'inondation et sismique en raison de la faille sur laquelle elle est construite. Ils la jugent mal protégée du risque terroriste. Fessenheim dans le Haut-Rhin, 30 ans en 2007, est la plus vieille centrale nucléaire de France. En lieu et place des 1.200 panneaux d'entrées et de sorties de Colmar, Mulhouse, Fribourg en Brisgau et 315 autres communes, on pouvait lire, de part et d'autre du Rhin, «Fessenheim, vous n'êtes pas à l'abri». Il s'agissait de pointer du doigt l'exposition de ces communes au risque nucléaire en raison de la proximité de la centrale, mais aussi de dénoncer le projet de réacteur européen à eau sous pression (EPR) à Flamanville dans la Manche, a expliqué à l'AFP Isabelle Steffan, coordinatrice de Greenpeace à Strasbourg. Ces dernières années, «les incidents se multiplient, quelle que soit leur gravité, et on nous promet certains travaux qui lorsqu'ils sont réalisés, s'avèrent insuffisants», a déploré Claude Ledergerber, du Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin (CSFR), l'une des six organisations participant au mouvement. Celles-ci avaient écrit il y a quelques semaines à la préfecture pour lui demander de restreindre les facilités d'accès à une digue située sur le flanc Est de la centrale, estimant qu'il y avait là «une faille évidente en ce qui concerne la défense contre les risques d'attentats». Dans une première réponse aux associations, le préfet du Haut-Rhin Michel Guillot a assuré cette semaine que la question serait abordée dans le cadre d'un plan de circulation actuellement en cours d'élaboration, soulignant que l'accès du public à la digue ne pouvait «perdurer pour des raisons de sécurité et de protection de l'environnement».

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