Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 6 janvier 2003
Environnement

Marées noires : sur les 50 millions d'euros dégagés, 10 seront affectés au financement des premières actions de nettoyage des plages

Trois jours après l'arrivée des premières boulettes de fioul du Prestige sur les côtes françaises, le gouvernement Raffarin a arrêté vendredi soir une série de mesures financières et logistiques pour lutter contre la marée noire. Un comité interministériel, réuni sous la présidence de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, a décidé de détacher immédiatement 100 sauveteurs de la sécurité civile dans les zones touchées, a annoncé le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé. Des personnels militaires pourront y être ajoutés "le cas échéant". Le comité a également confirmé le déblocage de 50 millions d'euros annoncé vendredi après-midi en Gironde par le Premier ministre. Dix millions seront affectés directement au fonds Polmar-Terre pour financer les premières actions de nettoyage des plages. Le reste de l'enveloppe, soit 40 millions, pourra être utilisé notamment pour faire face aux retombées économiques éventuelles de la pollution dans le secteur du tourisme, a précisé le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. Une cellule permanente va être mise en place pour le plan Polmar-Terre au siège de la Protection civile à Asnières (Hauts-de-Seine) afin de "prévenir les conséquences de l'arrivée éventuelle massive de pétrole sur nos côtes", a poursuivi M. Copé. Les bénévoles qui pourraient intervenir seront par ailleurs enregistrés dans les communes afin de pouvoir bénéficier d'une protection juridique "en tant que collaborateurs occasionnels du service public". L'implication des bénévoles est contestée par certaines associations écologistes, notamment Greenpeace France, pour qui les efforts à fournir incombent à la puissance publique. Du matériel militaire va être en outre mis à disposition pour accélérer le nettoyage des plages et concevoir des zones de stockage des déchets. La France a engagé par ailleurs une information judiciaire, au parquet de Brest, pour enquêter sur les responsables de la pollution et "mène une action forte sur le plan européen" afin de mieux sanctionner les bateaux poubelles, a rappelé M. Copé. Paris espère remplir "dans quelques semaines", grâce au recrutement d'inspecteurs vacataires, ses obligations européennes qui lui imposent de contrôler 25% des navires transportant des matières dangereuses et entrant dans ses ports. Ce taux n'était que de 6 à 7% en mai dernier et de 14% fin décembre. Une dizaine de ministres et secrétaires d'Etat ont assisté au comité interministériel - dont Nicolas Sarkozy (Intérieur), Dominique Perben (Justice) et Michèle Alliot-Marie (Défense) - ou s'étaient fait représenter, comme Roselyne Bachelot (Ecologie), retenue par une interview. Le comité continuera à se réunir sous la présidence de Jean-Pierre Raffarin "à intervalles fréquents et en fonction des besoins liés à l'évolution de la situation", a précisé le porte-parole du gouvernement. Les préfets concernés se réuniront le 10 janvier à Paris pour faire le point, a-t-il ajouté. </scrip

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