Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 28 janvier 2008
Environnement

Marée noire due au naufrage de l'Erika: un nouveau procès en appel

Le groupe Total a décidé de verser tout de suite les 192 millions d'euros aux parties civiles qui le souhaitent et, dans le même temps, annonce sa décision de faire appel de sa condamnation. Le groupe pétrolier français, le propriétaire de l'Erika, son gestionnaire ainsi que l'organisme de contrôle maritime Rina ont été condamnés le 16 janvier à une amende de 375.000 euros et 192 millions de dommages et intérêts pour pollution maritime. «Si nous indemnisons quelqu'un, cette personne renonce à faire appel après», a souligné une porte-parole de la société. Pour sa part, Christophe de Margerie, PDG de Total a déclaré que «dédommagements et appel sont deux choses bien séparées». Ajoutant que son groupe avait «toujours ressenti une responsabilité morale dans cette triste histoire» mais, qu’il ne sentait «absolument pas responsables sur le plan juridique». «Il est essentiel que nous ayons des sociétés de classification de qualité, responsables de leurs décisions. Il est donc injuste de nous condamne», a-t-il aussi indiqué en soulignant «nous voulons bien être responsables de nos actes, pas de ceux des autres». En faisant appel de sa condamnation pour le naufrage de l'Erika, Total a déclenché l'indignation de nombreuses parties civiles qui, à leur tour, vont faire appel. L’avocat des Régions au procès, Me Jean-Pierre Mignard, a déclaré qu’il doutait que «les collectivités acceptent le troc qui leur est proposé: des indemnisations contre leur silence». Pour Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, il n’est pas question de se «faire acheter» et il fera appel. Hélène Tanguy, maire de la commune du Guilvinec a fait part de sa décision «de poursuivre et de remandater l'avocat de la commune pour se constituer à nouveau partie civile». Il en est de même pour Batz-sur-Mer, son maire, Danielle Rival, «veut obtenir, en appel, une augmentation de la réparation pour bénéficier du préjudice écologique». L’organisation écologiste Greenpeace, pour qui «après le "responsable mais pas coupable", Total invente le solvable mais pas responsable», va faire appel.

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