Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 26 octobre 2007
Environnement

Le président de la République pousse la taxe carbone, en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail

A l'issue du grenelle de l'environnement, le président de la République Nicolas Sarkozy a évoqué jeudi 25 octobre la création d'une taxe carbone et défendu le principe de précaution, au nom d'une nécessaire «révolution» verte. «Je veux que le Grenelle soit l'acte fondateur d'une nouvelle politique, d'un new deal écologique en France, en Europe, dans le monde», a lancé le chef de l'Etat aux participants du Grenelle, réunis à l'Elysée après 48 heures de débat sans précédent. Sur les sujets parmi les plus controversés du Grenelle, les pesticides et la taxe carbone, le président s'est engagé à aller plus loin que les compromis trouvés depuis 48 heures, qui laissaient parfois les écologistes sur leur faim. Ainsi, il «demande au ministre de l'Agriculture Michel Barnier de proposer avant un an, un plan pour réduire de 50% l'usage des pesticides, dont la dangerosité est connue, si possible dans les dix ans qui viennent». Le chef de l'Etat a promis, pour atteindre cet objectif, «d'accélérer la mise au point de substances de substitution», jugeant «urgent de renforcer la recherche publique». «On ne peut être, en permanence, dans les seules mains des firmes phytosanitaires» a-t-il dit. Jeudi matin, la table-ronde du Grenelle de l'environnement sur l'agriculture avait décidé de réduire de moitié l'usage des pesticides, mais sans calendrier. Le chef de l'Etat a défendu le «principe de précaution», contesté par les travaux de la Commission Attali sur la croissance, expliquant qu'il devait «être interprété comme un principe de responsabilité» notamment pour les auteurs de pollutions. Sur les OGM, il a souhaité «que la culture commerciale des OGM soit suspendue. Ceci en attendant les conclusions d'une expertise à conduire par une instance qui sera créée avant la fin de l'année». Répondant à une demande insistante des écologistes, M. Sarkozy s'est engagé à étudier «la création d'une taxe "climat-énergie" (la taxe carbone, NDLR) en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail», dans le cadre d'une remise à plat de la fiscalité en France envisagée au printemps 2008. Le chef de l'Etat a en outre appelé à «étudier» au niveau européen, «dans les six mois», «la possibilité de taxer les produits importés de pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto», interpellant le président de la Commission européenne présent dans la salle, José Manuel Barroso. Sur les transports, l'idée de l'éco-pastille sur les voitures neuves est retenue. Son produit doit «permettre de financer le retrait des vieilles voitures polluantes grâce à une prime à la casse progressive et durable, pour aider au rachat d'un véhicule propre». Pour leur part, les élus locaux de tous bords regardent avec appréhension certaines dispositions du Grenelle. Notamment la rénovation des bâtiments publics et des lignes ferroviaires, qui pourrait les contraindre à mettre «la main à la poche». «Alors que nos recettes n'augmentent pas, nous ne pouvons pas supporter de coûts nouveaux», affirme Jacques Pélissard, le président de l’AMF ("Les Echos", 26/10).

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