Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 20 avril 2010
Environnement

La Commission prépare un Livre blanc sur le thème de la "décarbonisation" du transport et la mobilité urbaine, pour novembre 2010

Le marché français de l’automobile classique a progressé de 10,8% en mars 2010, rappelle le site Euractiv.fr, faisant ainsi un bond considérable, mais le gouvernement français fait le pari des véhicules dits «décarbonés». Selon le site, l’objectif est de parvenir à 2 millions de voitures propres d’ici 2020. Cette démarche est «volontariste, mais on peut se demander si elle est réaliste», a indiqué François Michaux, chargé de mission pour Confrontations Europe, lors d'une conférence organisé par ce think tank, le 14 avril. Ces nouveaux véhicules devraient faire leur apparition sur le marché dans moins de neuf mois. La stratégie française est clairement «polarisée sur la construction d’une demande », a estimé Philippe Herzog, conseiller de Michel Barnier. «On est les premiers, et les plus organisés de l'Union européenne», arguaient Jean-Louis Borloo et Christian Estrosi le 13 avril. Mais si pour François Michaux, «les constructeurs français ont une relative avance», celle-ci n’est d’aucune utilité s’il n’y a pas d’harmonisation à l’échelle européenne. Dans le même esprit, Philippe Herzog a mis en garde contre les dangers de politiques nationales trop différenciées dans l’espace européen. Il ne semble en effet pas y avoir de consensus en Europe sur la question. «La politique européenne en matière de voitures propres n’est pas construite», a ajouté M. Herzog. Les différentes politiques nationales menées par les Etats membres «peuvent être contradictoires et conduire à la stigmatisation de comportements non-coopératifs. Cela peut être riche de synergies ou au contraire de conflits», a poursuivi Philippe Herzog. Selon lui, le problème de la compétitivité est sous-jacent. La question dépasse en effet le cadre de simples rivalités, elle met en jeu des intérêts contradictoires. A la confluence des préoccupations en matière d’environnement, d’emplois et de compétitivité, les enjeux sont importants et diffèrent d’un pays à l’autre, a souligné Philippe Herzog. Et la cacophonie règne, par exemple sur le mécanisme d’incitation fiscale. Les projets de l’Union européenne ne sont pas encore dévoilés. La Commission, qui travaille à la révision de sa politique de transport, devrait proposer prochainement un paquet de directive «transport-climat». Par ailleurs, une stratégie sur la politique industrielle automobile devrait être adoptée cet été. Hugues Van Honacker, de la DG Mobilités et Transports de la Commission européenne a ainsi annoncé, lors de la conférence de Confrontations Europe, la publication prochaine d'une communication et d’une directive sur la promotion de l'achat de véhicules propres. Selon l'exécutif européen, lorsque les services publics achèteront par exemple de nouveaux véhicules, ils devront opérer un arbitrage entre les voitures classiques (thermiques) et électriques en tenant compte des coûts, notamment en matière d'émissions polluantes. Un Livre blanc sur le thème de la "décarbonisation" du transport, où il sera également question de mobilité urbaine, devrait enfin être publié en novembre 2010. Antonio Tajani doit par ailleurs annoncer une stratégie commune de l’Union européenne sur la voiture électrique le 27 avril 2010. Les questions de primes à l’achat au niveau européen y seront abordées, ainsi que la définition d’un standard européen pour les prises de courant servant à recharger les véhicules électriques. (avec Euractiv.fr)

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