Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 8 juin 2005
Eau et assainissement

Entre 25 % et 50 % des eaux (superficielles et souterraines) du territoire métropolitain pourront atteindre le bon état écologique requis d'ici à 2015

De 50 % à 75 % des eaux françaises sont fortement dégradées, sans même prendre en compte de nombreux polluants tels que les dioxines, phtalates, antibiotiques ou micro-algues toxiques, estime un rapport du Muséum d'histoire naturelle. Cette étude porte pour la première fois à la connaissance du public les résultats des états des lieux réalisés en décembre dernier par les agences de l'eau dans les six grands bassins français, conformément à une législation européenne. La directive-cadre sur l'eau de 2000 demandait aux Etats membres de parvenir à un "bon état" de l'ensemble des eaux en 2015 et imposait un état des lieux au 22 décembre 2004. Ce premier bilan national montre que, dans l'hypothèse la plus optimiste, moins de 50 % des eaux (superficielles et souterraines) du territoire métropolitain pourront atteindre le bon état écologique requis d'ici à 2015. Dans l'hypothèse la plus pessimiste, seulement un quart pourront atteindre le bon état écologique en 2015. En effet, seulement 25 % des masses d'eau naturelles sont classées en "bon état probable", 25 % sont classées "à risque" et 23 % présentent un "doute" (les données manquent ou bien il existe des incertitudes). 27 % des eaux, qui ont été fortement modifiées par l'être humain (comme les lacs de retenue des barrages), sont classées à part. Selon l'équipe coordonnée par le professeur Jean-Claude Lefeuvre, ce bilan, déjà préoccupant, "est loin de refléter la réalité" car il ne prend pas en compte les micro-polluants tels que les produits pharmaceutiques, phtalates (présents dans les plastiques), retardateurs de flammes bromés, dioxines (cancérigènes), ou encore micro-algues toxiques comme celles qui ont conduit à interdire pendant cinq semaines la vente des huîtres du bassin d'Arcachon. Le bilan repose essentiellement sur l'analyse du "couple infernal" nitrates/pesticides, relève le professeur Lefeuvre. Les nitrates proviennent des engrais et des déjections des élevages. Les pesticides sont utilisés essentiellement par l'agriculture pour combattre les insectes.

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