Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 28 avril 2005
Déchets

Le coût de la collecte sélective varie de 1 à 5 selon les collectivités, estime Eco-Emballages

En treize ans, quasiment tous les Français se sont mis au tri mais un quart des déchets atterrit toujours dans la mauvaise poubelle, gonflant la facture, a estimé mercredi la société Éco-Emballages lors d'une conférence de presse. En moyenne, collecter les déchets et éliminer les emballages ménagers revient à 12,6 euros par an et par habitant, dont une moitié prise en charge par Eco-Emballages (qui recueille la contribution des industriels pour éliminer les déchets d'emballage). Reste donc une facture de 6 euros par habitant pour la collectivité. En fait, le coût de la collecte sélective varie de 1 à 5 selon les collectivités. On trie moins bien en ville et en immeuble qu'en habitat individuel où chacun gère "sa" poubelle, observe Bertrand Paillat, directeur à Eco-Emballages. Or, le soutien financier d'Eco-Emballages à la collectivité dépend de la performance de la collecte. Selon l’organisme, certaines collectivités peuvent couvrir 100% de leur coût. A Lyon, où la moitié des ordures va dans la mauvaise poubelle, le coût est le double de la moyenne nationale. La ville s'est engagée dans un programme pour abaisser son "taux de refus" de 10% par an sur cinq ans. L'agglomération parisienne (5 millions d'habitants, soit Paris et 80 communes) fait à peine mieux : le "taux de refus" y est de 35%. Il est en moyenne de 25% en France, "ce qui signifie qu'un quart de ce qui est dans le bac ne devrait pas s'y trouver", explique Bernard Hérodin, directeur général d'Eco-Emballages. A Strasbourg, le taux de refus est inférieur à 10% grâce des campagnes répétées de sensibilisation. A Chambéry, les refus ont baissé de 66% et les coûts de 16% grâce à des actions de communication et à une refonte des tournées de collecte. La collecte sélective consiste à séparer les emballages des autres déchets ménagers. Les habitants doivent utiliser des bacs différents pour les putrescibles (épluchures de fruits et légumes, etc.) et chaque type d'emballages, papiers-cartons, plastique, emballages d'acier et d'aluminium, verre. Les bacs sont ensuite transportés vers les centres de tri. Un bac à "plastique" qui renferme un sac à ordures en vrac fermé sera refusé par le centre de tri. « Le consommateur en a rarement conscience », indique le directeur général d'Eco-Emballages qui préconise un refus clair et net de la poubelle au moment de la collecte, avec un sparadrap "Refusé" collé dessus. Certaines communes le font déjà. D'autres ont introduit une redevance modulée en fonction des volumes, à la place de la taxe qui frappe indifféremment ceux qui jettent peu ou beaucoup, bien ou mal. Une poubelle mal triée n'est pas recyclée. Or, là aussi, il reste de gros progrès à faire. En 2002, 41% des déchets ménagers aboutissaient en décharge, 45% dans un incinérateur. Même dans le secteur de l'emballage, un emballage sur deux en moyenne est recyclé, 19% des plastiques. Les tendances sont inquiétantes : la poubelle continue de s'alourdir (+30% depuis 1990, +1% par an). Les emballages, stables en tonnage, sont en croissance en nombre, avec la vogue des barquettes et minidoses. « L'évolution de la consommation vers le non durable va coûter plus cher », estime M. Hérodin. Le gouvernement a promis une nouvelle loi déchets pour prendre le relais de celle de 1992, mais «rien ne vient», a-t-il déploré.c=http://www

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