Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 31 octobre 2003
Catastrophes

La commune de La Teste-de-Buch (Gironde) porte plainte "contre tous les responsables de la pollution du Prestige, et notamment contre l'Etat espagnol"

Le maire de La Teste-de-Buch (Gironde), Jean-François Acot-Mirande, a annoncé avoir porté plainte jeudi matin avec constitution de partie civile "contre tous les responsables de la pollution du Prestige, et notamment contre l'Etat espagnol". La plainte a été enregistrée au Consulat d'Espagne de Bordeaux et doit être transmise au juge de première instance de Corcubion-La Corogne (en Galice, Espagne), Javier Collazo Lugo, qui instruit le dossier du "Prestige". Selon Me Pierre Hurmic, avocat de la ville de La Teste, il s'agit de la première plainte déposée par une partie civile française dans l'instruction espagnole. Elle vise nommément Apostolos Ioannis Mangouras, capitaine du pétrolier Prestige, les représentants légaux du propriétaire (Mare Shipping, domicilié en Grèce) ainsi que de l'armateur (Universe Maritim Ltd, domicilié en Grèce). Sont également cités les trois responsables du cabinet de crise constitué le 13 novembre 2002 pour faire face à la situation d'urgence lors du début du naufrage du pétrolier libérien : Arsenio Fernandez de Mesa (attaché du gouvernement espagnol en Galice), Angel del Real Abella (capitaine du Port de La Corogne) et José Luis Lopez Sors (directeur général de la marine marchande). Selon Me Hurmic, "José Luis Lopez Sors accepterait actuellement de porter seul le chapeau, en disant qu'il a pris seul la décision d'éloigner le bateau des côtes". La Teste-de-Buch, touchée par la pollution à partir du 2 janvier 2003, a également porté plainte auprès du juge d'instruction de Brest, en association avec les neuf autres communes du Syndicat intercommunal du Bassin d'Arcachon. "Mais, même si nous obtenons gain de cause à Brest, la justice française ne pourra pas se retourner vers l'Etat espagnol pour que nous soyons dédommagés. Il s'agit donc pour nous avant tout de pouvoir être remboursés de l'ensemble des préjudices subis", explique Jean-François Acot-Mirande. Il chiffre entre 160 et 180 millions d'euros les pertes financières de sa commune à cause du Prestige, une fois obtenus les remboursements de l'Etat dans le cadre du plan Polmar (185 millions d'euros), ainsi que ceux beaucoup plus lointains du FIPOL, plafonnés à 15% des dépenses éligibles. "Nous ressentons une vraie amertume face à ces remboursements dérisoires", affirme le maire de la station balnéaire girondine qui avoue craindre que la pollution ne revienne, compte tenu des "zones de pollution qui sont toujours en mer et des fuites de l'épave qui se poursuivent". Selon lui, son initiative pourrait être suivie par d'autres communes du littoral aquitain. Mais elles devraient alors agir rapidement. En Espagne, le délai de prescription est de un an, sans que la date de référence ne soit encore fixée. Selon Me Hurmic, "le débat juridique n'est pas encore tranché. Il pourrait s'agir de la date de l'arrivée de la pollution sur nos côtes, début janvier 2003, ou de celle du naufrage, le 19 novembre 2002".c=http://

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