Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 4 avril 2014
Énergies renouvelables

2013, un mauvais cru pour les énergies renouvelables

L’Observatoire européen des énergies renouvelables, Observ’er, vient de faire paraître son quatrième « Baromètre des énergies renouvelables », pour l’année 2013. « L'ambition de ce travail, explique l’Observatoire, est de réunir en un seul outil un ensemble d'indicateurs énergétiques, socio-économiques et industriels qui, regroupés et analysés, présentent une photographie hexagonale détaillée de tous les secteurs. » 
Sur quelque 150 pages, tous les secteurs sont passés à la loupe, de l’éolien au solaire en passant par la biomasse, le biogaz, la géothermie ou les énergies marines. L’étude a fait cette année un focus sur les territoires, avec un panorama des filières par régions et un point précis sur les Schémas régionaux climat air énergie.
Parmi les résultats exposés, on retiendra la confirmation que l’éolien s’essouffle : depuis trois ans, « les puissances annuellement installées sont en régression ». 2013 semble toutefois marquer un début d’inversion de tendance, la loi Brottes, en mars 2013, ayant levé un certain nombre de contraintes administratives, comme la règle des 5 mâts minimum par parc, qui freinaient le développement de la filière. « Cette mesure a permis de requalifier 1 500 MW de projets qui étaient jusqu’alors bloqués dans l’ouest de la France », note Observ’er.
Concernant le photovoltaïque, l’étude parle carrément d’un « effondrement »  des puissances connectées en 2013 : entre 2012 et 2013, le recul a été de 59%. En cause, la fin du moratoire sur les tarifs d’achat. Les conséquences de cette dégringolade sont loin d’être neutres : selon Observ’er, plus de 13 000 emplois ont été détruits dans le secteur depuis 2010.
Le constat n’est guère enthousiasmant non plus pour la filière biogaz : « La multiplication de projets locaux, souvent soutenus par les Régions, ne débouche pas encore sur un véritable décollage de la filière. Les tarifs d’achat de l’électricité sont toujours jugés trop faibles et, comme dans d’autres secteurs, les lourdeurs administratives pèsent sur l’aboutissement de nouveaux sites. »  La filière produit aujourd’hui quelque 1,2 GWh seulement, très loin de l’objectif de 4,2 GWh visé pour 2020.
La géothermie reste anecdotique en France, avec une production de 51 GWh (à comparer aux 14 800 GWh produits par les éoliennes). Des projets ambitieux et intéressants sont toutefois en cours de réalisation aux Antilles, région qui apparaît comme moteur dans ce domaine.
Ce sont enfin les énergies marines qui apparaissent comme un facteur d’espoir pour les années à venir. Éoliennes offshore, captage de l’énergie du courant ou de la houle… la France possède un « réservoir »  exceptionnel en la matière, ne serait-ce que parce qu’elle possède le deuxième plus vaste espace maritime du monde. De grands projets sont en cours d’élaboration dans la Manche, en mer du Nord et en Bretagne (lire Maire info du 26 février 2013), et les énergies renouvelables marines pourraient, selon EDF, produire en 2030 l’équivalent de la production de dix centrales nucléaires. Ombre au tableau : Observ’er estime que les retards accumulés dans le lancement des appels d’offres interdisent d’espérer que l’objectif du gouvernement, 6 GW d’éolien offshore en 2020, soit atteint.
Bref, l’année 2013 « n’aura pas été un bon cru pour les énergies renouvelables électriques en France », regrette Observ’er. Mais pour l’Observatoire, l’espoir vient – une fois encore – des territoires. Si leurs moyens sont encore trop « limités », les choses pourraient changer rapidement en matière de gouvernance comme de financement. Dès lors, conclut l’Observatoire, « il n’est pas vain de prédire que la transition énergétique se fera à l’échelle des territoires ou ne se fera pas. » 

Télécharger le baromètre 2013 des énergies renouvelables en France.

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