Maire-info
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Édition du mardi 2 mai 2017
Economie

La France démarre l'année 2017 sur un rythme de croissance ralenti

La croissance économique a ralenti au premier trimestre en France, en raison notamment de mauvais résultats sur le front du commerce extérieur, problème récurrent de l'économie hexagonale auquel le prochain président devra s'attaquer.
Selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee, la hausse du produit intérieur brut (PIB) s'est établie à 0,3 % sur les trois premiers mois de l'année, soit moins que les 0,5 % atteints au dernier trimestre 2016, d'après une estimation révisée par l'organisme public. Le chiffre de 0,3 % est toutefois conforme aux prévisions publiées ces dernières semaines tant par l'institut statistique que par la Banque de France, qui avait revu à la baisse ses hypothèses, en raison d'indicateurs jugés décevants.
D'après l'Insee, l'activité économique a profité sur les trois premiers mois de l'année d'une hausse sensible de l'investissement (+0,9 %), porté notamment par l'investissement des entreprises, qui a progressé de 1,3 % après +0,9 % fin 2016. L'investissement des ménages a augmenté pour sa part de 0,9 %, soit un niveau similaire à celui enregistré sur les trois mois précédents.
La croissance, au premier trimestre, a toutefois pâti d'une faible consommation des ménages, qui n'a augmenté que de 0,1% après avoir grimpé de 0,6 % fin 2016, en raison notamment d'un repli des dépenses en énergie (-3,8 % après +3,7 %). « Les températures de l'hiver 2017 ont été plutôt douces pour la saison, après un automne 2016 frais », explique l'Insee, qui fait par ailleurs état d'un repli des achats de véhicules.
Mais c'est surtout le commerce extérieur qui a pesé sur la croissance au premier trimestre, en raison d'un recul des exportations (-0,7 %) mais aussi d'une hausse des importations (+1,5 %). Au total, les échanges extérieurs ont pesé sur la croissance à hauteur de 0,7 point, après une contribution de + 0,2 point au dernier trimestre 2016. Le déficit du commerce extérieur, talon d'Achille de l'économie française, s'est établi l'an dernier à 48,1 milliards d'euros, contre 45 milliards en 2015.
Ces dernières semaines, plusieurs indicateurs contradictoires avaient été publiés, laissant apparaître un « grand écart »  entre l'optimisme des chefs d'entreprises et des ménages sur leurs perspectives et des données d'activité plus décevantes.
Si l'indicateur de climat des affaires, calculé par l'Insee, est en effet aujourd'hui bien orienté, d'autres statistiques ont déçu, à l'image de la production industrielle ou bien des chiffres du chômage.
Selon le ministère du Travail, ce dernier a ainsi connu en mars sa plus forte hausse en quatre ans, et touche 3,51 millions de personnes. Un résultat qui vient éclipser l'embellie de 2016 et assombrit légèrement les perspectives pour le futur président, qui sera élu le 7 mai.
Le gouvernement table sur une croissance de 1,5 % du produit intérieur brut cette année, après une année 2016 décevante (1,1 %). Ce chiffre est légèrement supérieur aux prévisions de la Commission européenne, du FMI et de l'OCDE, qui prévoient 1,4%, et de la Banque de France, qui parie sur 1,3 %.
« Au regard des enquêtes de conjoncture favorables et de l'amélioration de la croissance mondiale", l'objectif du gouvernement reste plausible », a néanmoins souligné à la mi-avril le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), organe indépendant chargé d'évaluer la crédibilité de ses prévisions budgétaires. Selon l'Insee, l'acquis de croissance - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l'activité ne progressait pas sur les trois prochains trimestres - est aujourd'hui de 0,7%.
La France est, depuis deux ans, légèrement à la traîne de la zone euro, et devrait encore le rester en 2017, au vu des prévisions de la Banque centrale européenne (BCE), qui anticipe une hausse de PIB de 1,7% en moyenne dans l'ensemble de la zone. (AFP)

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