Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 19 avril 2018
Sports

Sport féminin : pour l'Andes, les collectivités doivent « devancer la demande »

L’Association nationale des élus en charge du sport (Andes) vient de publier une étude intitulée La place du sport féminin dans les politiques sportives locales, qui pointe les principaux freins à la pratique sportive féminine et dégage des éléments sur lesquels les collectivités territoriales peuvent travailler pour la développer.
Appelés à donner une note (donc une « appréciation subjective » ) sur un certain nombre de sujets, les élus interrogés par l’Andes se montrent insatisfaits de la situation relative au sport féminin : sur la présence du public féminin dans les associations sportives, ils donnent en moyenne une note de 5,6 sur 10 ; quant à la participation des femmes aux manifestations sportives mixtes, cette note est de 5,2 sur 10.
Il est également révélateur que près de la moitié des élus interrogés (49,1 %) mette en avant, comme l’un des principaux freins à la pratique des femmes dans les clubs, l’« absence d’une demande concrète du public féminin »  ; et cette proportion monte à 62,6 % quand on parle de pratiques sportives autonomes – celles qui ne requièrent pas l’inscription dans un club. Pour l’Andes, la réponse des politiques publiques doit donc être « proactive », c’est-à-dire ne pas se contenter de répondre aux demandes exprimées mais bien « devancer cette demande »  car « les résistances sont tellement présentes et insidieuses qu’attendre de voir s’exprimer le besoin est simplement un non-sens ». Il s’agit d’« induire le changement des comportements des femmes à l’égard du sport ».
Il est certain que les communes et les intercommunalités ne sauraient porter à elles seules le nécessaire changement du regard des femmes et des hommes sur le sport féminin. Si 46,2 % des élus interrogés disent mettre en place des actions visant à développer le sport féminin en club, la moitié d’entre eux (49,6 %) estime « avoir les moyens de répondre, au moins en partie », aux problématiques telles que le manque de personnel féminin encadrant, la non-adaptation des créneaux horaires disponibles, les équipements ne répondant pas aux attentes des licenciées (sanitaires non séparés, polyvalence ne facilitant pas toujours l’appropriation des lieux par un public moins affirmé dans sa pratique) ou le besoin de formation des encadrants en général sur ces sujets. Une écrasante majorité d’élus (plus de 86 %) se reconnaît mal informée tant des dispositifs d’accompagnement existant pour les projets visant au développement du sport féminin que des aspects législatifs qui s’y rapportent.
Les encouragements de la ministre des Sports, Laura Flessel, pour qui les collectivités « jouent un rôle central dans la politique sportive du pays », sont donc bienvenus, mais ne sauraient effacer le contexte budgétaire tendu (baisse des dotations du CNDS et des ressources de nombreuses communes) dans lequel ces ambitions doivent se réaliser. Pour sa part, l’Andes en conclut, en marge de son étude, que les moyens issus des pouvoirs publics « ne doivent plus constituer les seules pistes de sollicitations, notamment financières » : elle estime « pertinent »  de « savoir multiplier les partenariats »  et de s’appuyer également sur « les organisations institutionnelles ou privées (qui) ont choisi de soutenir et valoriser la pratique sportive ».
J.N.
Télécharger la synthèse de l’étude.

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