Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 19 avril 2004
Culture

Intermittents du spectacle : la CFDT propose la création d'une caisse complémentaire financée par le milieu professionnel et les utilisateurs – dont les collectivités locales et l'Etat

Le nouveau ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, se retrouve lundi face aux intermittents lors de la réunion du Conseil national des professions du spectacle (CNPS), au moment où se dérouleront à Paris et en régions des manifestations à l'appel de la CGT. En présidant le CNPS, qui regroupe représentants des pouvoirs publics, syndicats et employeurs, le ministre entendra tous les professionnels sur ce dossier épineux. Cette rencontre se tiendra à la veille de l'ouverture du 28e Printemps de Bourges, premier rendez-vous d'importance de la saison festivalière, en attendant Cannes (12-23 mai) et Avignon (3-27 juillet). Une manifestation se déroulera à Paris à partir de 16h entre le siège du Medef et le ministère de la Culture. La CGT, rejointe par FO, a annoncé des actions similaires dans une quinzaine de villes en province. Ce sera la première échéance majeure de M. Donnedieu de Vabres, après une visite samedi à Avignon où il avait estimé qu'"un plan d'action était nécessaire" pour régler le dossier des intermittents du spectacle, mais avait souligné aussi qu'"il n'y avait pas de solution miracle". Pour sa première sortie en province, le nouveau ministre avait choisi la ville "emblématique" d'Avignon, "lieu de culture, de rencontres et de débats", réputée pour son festival, l'un des nombreux annulés l'an passé à la suite du mouvement des intermittents. Au lendemain de sa nomination, le 7 avril, le ministre avait dit vouloir "renouer le dialogue" avec le milieu du spectacle et, dans la foulée, avait reçu la fédération du spectacle de la CFDT (signataire de l'accord controversé refondant le régime de l'intermittence) et les membres du "comité de suivi" de la réforme. Une manière de poursuivre le dialogue que son prédécesseur Jean-Jacques Aillagon avait entrepris de renouer avec les différents acteurs du dossier, à la suite du mouvement de protestation engendré par le nouveau système. Neuf mois après la signature de l'accord qui a modifié le régime d'indemnisation de l'intermittence - entré en vigueur le 1er janvier 2004 - l'opposition à la réforme demeure toujours vive parmi les professionnels du spectacle. La coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France a demandé une évaluation, par un expert indépendant, de son contre-projet présenté le 25 février, proposition que l'Unedic juge pratiquement aussi coûteuse que l'ancienne formule. Cette demande a été appuyée par le comité de suivi de la réforme de l'intermittence, qui regroupe notamment des élus de tous les partis politiques. Selon l'Unedic, le contre-projet provoquerait un déficit supplémentaire de 829 millions d'euros en année pleine par rapport aux nouvelles règles d'indemnisation. De son côté, la mission d'information parlementaire sur les métiers artistiques présidée par Dominique Paillé, député UMP des Deux-Sèvres, a dénoncé les "effets très négatifs" du nouveau régime. Pour tenter de trouver une solution, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a proposé la création d'une caisse complémentaire, financée par le milieu professionnel et les utilisateurs (producteurs, sociétés de production audiovisuelles, collectivités locales et l'Etat). Selon le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, la création d'une telle caisse est une idée "dangereuse" car elle mettrait fin au maintien du régime d'assurance-chômage dans le système interprofessionnel, principe auquel le comité de suivi est très attaché.<

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