Maire-info
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Édition du mercredi 24 novembre 2004
Social

Le projet de loi de cohésion sociale à l'Assemblée : Jean-Louis Borloo défend un texte "indispensable et urgent"

Jean-Louis Borloo a défendu mardi à l'Assemblée nationale comme "indispensable et urgent" son projet de loi de cohésion sociale, annonçant qu'il serait finalement doté de "près de 15 milliards d'euros sur cinq ans", la gauche dénonçant un "plan cache-misère". Son texte est construit sur trois piliers: l'emploi, le logement et l'égalité des chances. "Nous devons clairement répondre à ceux qui se découragent : la République retrouvera l'égalité des chances avec ce texte, elle ne transigera pas avec son ambition, elle ne jouera pas avec son avenir", a déclaré le ministre de la Cohésion sociale, en ouvrant le débat en première lecture sur ce projet de loi de programmation, déjà voté au Sénat en première lecture. Il a souligné que le gouvernement allait "plus loin que prévu". "Avec le prêt à taux zéro, l'apprentissage et en intégrant les dépenses fiscales, nous disposons non pas de 12,8 milliards d’euros mais de près de 15 milliards sur cinq ans" et "nous avons 4 mois d'avance sur le calendrier de la mise en oeuvre du plan", a-t-il dit. M. Borloo a dressé le constat de "la situation de la cohésion sociale" en France, qui "est dans un état pour le moins difficile". "En quinze ans, le nombre d'allocataires du RMI est passé de 422 000 à 1,2 million, le nombre de familles surendettées est passé de moins de 90 000 à plus de 165 000, le nombre de logements indécents a doublé pendant la même période", a notamment cité M. Borloo. "Cette situation n'est pas acceptable", a-t-il dit. Du côté de l'UDF, son porte-parole François Sauvadet a souligné que "la cohésion sociale était un enjeu majeur mais ne devait pas simplement être un affichage", souhaitant que "les ministres fassent preuve d'un esprit d'écoute" sur les propositions de l'UDF. Mais à gauche, ce plan n'a pas convaincu. Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée, a déclaré avoir le "sentiment qu'après les élections" du printemps 2004 qui ont conduit à une débâcle de la droite "le gouvernement s'est senti obligé de mettre en place un plan cache-misère". Au groupe PCF, ce plan est également très mal accueilli. Alain Bocquet, président du groupe, a particulièrement dénoncé son volet le plus sensible, concernant le licenciement économique et le droit au reclassement, ajouté par le gouvernement dans une lettre rectificative. Selon M. Bocquet, ce projet "permettra aux chefs d'entreprise de licencier plus tranquillement". "De leur côté, les victimes privées de leur emploi verront leurs capacités de recours et d'intervention collective amputées", a-t-il ajouté.c=http://www.clickbnr.c

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