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Édition du mardi 12 février 2019
Social

L'hébergement des personnes en difficulté sociale « en forte hausse »

Dans une étude publiée la semaine dernière, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) observe que le nombre de places d’hébergement proposées aux adultes et familles en difficulté sociale a augmenté de 39 % entre 2012 et 2016, pour atteindre 140 400 places parmi les 3 000 établissements sociaux dédiés à cette activité fin 2016.
Ce sont « 40 000 places »  qui ont ainsi été créées durant cette période, avec une forte hausse des personnes accueillies en places d'urgence. « Les capacités de l’accueil dit généraliste augmentent fortement, notamment dans les autres centres d’accueil (+75 %) [c'est-à-dire les centres d’hébergement d’urgence, de stabilisation ou d’insertion hors CHRS, ndlr] », tout comme celles en centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), « quoique plus faiblement (+10 %) », tandis que « près de 4 000 places supplémentaires ont été ouvertes en maison relais, notamment pour réduire le recours aux nuitées hôtelières », indiquent les auteurs de l’étude.
La hausse est encore plus forte pour l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés (+70 %) avec 17 600 places supplémentaires, dont 13 600 permanentes créées dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (+63 %). Malgré tout, les capacités d’hébergement étaient déjà en « quasi-saturation »  avec un taux d’occupation global qui s’élevait à 94 % en 2016 (contre 96 % en 2012), dans « un contexte où les besoins de mise à l’abri sont toujours plus élevés ».
Un peu moins de 60 % des adultes hébergés, hors places d’urgence, étaient des hommes, pour l’essentiel seuls et sans enfant. Les femmes adultes accueillies étaient, elles, le plus souvent accompagnées d’enfants. Hors place d’urgence toujours, les mineurs représentaient 30 % des personnes hébergées fin 2016. Si leur part est un peu plus faible que fin 2012 (30 % contre 32 %), elle est stable en CHRS et a augmenté dans les autres centres (28 % contre 24 %). Elle a également crû plus fortement sur les places réservées à l’accueil d’urgence (26 % contre 19,6 %). Enfin, les non-ressortissants de l’Union européenne étaient 60 % (pour 36 % de Français), dont la moitié avec le statut de demandeur d’asile.
Concernant leur situation professionnelle, 41 % des adultes hébergés étaient dans l’impossibilité médicale ou administrative de travailler, 26 % au chômage, 3 % à la retraite et 14 % avaient un emploi. Si un quart des adultes hébergés percevaient le revenu de solidarité active (RSA) et 14 % une allocation liée à un handicap ou une invalidité, 15 % d’entre eux n’avaient aucun revenu : ni allocation, ni RSA, ni prime d’activité, ni revenu du travail ou de stage.
Toutefois, la quasi-totalité des adultes hébergés avaient une couverture maladie, qu’il s’agisse de l’assurance maladie (87 %) ou de l’aide médicale d’État (6 %). « Parmi les 7 % restants, 2 % ont une demande de couverture maladie en cours et pour 4 % la situation est inconnue des établissements », expliquent les auteurs de l’étude. De plus, 70 % des adultes hébergés bénéficiaient, fin 2016, de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C).
Dans son récent rapport, la Fondation Abbé-Pierre avait pris acte de cette augmentation des capacités d'accueil d'urgence, mais avait appelé à sortir d'une logique de l'urgence pour offrir aux personnes concernées des logements pérennes.
A.W.

Télécharger l’étude de la Drees.

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