Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 9 octobre 2009
Santé publique

Mobiles: baisser la puissance des antennes coûterait de 3,6 à 7 milliards d'euros

L'adaptation des antennes-relais pour abaisser les seuils d'exposition aux rayonnements électro-magnétiques, comme l'ont réclamé des associations lors du «Grenelle des ondes», coûterait entre 3,6 et 7 milliards d'euros, selon une étude du cabinet Sia Conseil publiée jeudi. «Le financement passera soit par l'Etat, soit par le couple consommateur- opérateur. Si l'Etat ne le prend pas en charge, c'est le client qui se verra facturer tout ou partie de ce coût», a déclaré à l'AFP Stéphane Dubreuil, directeur télécoms de Sia Conseil. D'après cette enquête, le consommateur pourrait ainsi voir sa facture téléphonique «augmenter de l'ordre de 9 à 17%». L'investissement pour les opérateurs mobiles serait de 3,6 milliards d'euros si les seuils devaient descendre à 0,6 volt par mètre dans la rue et de 7 milliards s'il fallait atteindre cette valeur à la sortie de l'antenne, estime le cabinet. Par ailleurs, «les coûts opérationnels additionnels de maintenance et d'exploitation sont évalués entre 800 millions et 1,6 milliard d'euros par an», ajoute-t-il. Le cabinet précise que l'abaissement des seuils «exigerait a minima 3 à 7 ans de chantier», avec des risques de difficultés importantes (faisabilité technique, disponibilité des sites, obtention des autorisations, etc.). Selon Sia, il entraînerait par ailleurs une «dégradation nette de la qualité du service rendu» (mails, internet mobile, etc.) dans certaines zones (intérieur des domiciles et bureaux), «la disparition de certains usages en mobilité», affectant ainsi la compétitivité des entreprises, ainsi qu'«un accroissement des zones blanches (non couvertes, NDLR)». «Quels que soient les investissements que l'on fera, on ne pourra plus avoir la même qualité de service», a affirmé M. Dubreuil. Selon lui, une telle réglementation, associée aux contraintes actuelles, remettrait «en cause l'arrivée d'un quatrième opérateur». «Si on abaisse les seuils, il faudra déployer deux à trois fois plus d'antennes pour la même couverture», a ajouté M. Dubreuil, en évoquant «le paradoxe» d'une telle mesure. L'association Agir pour l'environnement, partenaire du Grenelle des ondes, dénonce une «évaluation totalement sur-estimée». «L'étude part du principe que l'exposition de 0,6 V/m est une exposition mesurée à proximité immédiate des antennes ou à l'extérieur des bâtiments... Mais le seuil de 0,6 V/m ne vise que les locaux habités», explique Stéphane Kerckhove, qui note que l'étude de Sia Conseil n'évalue pas les coûts pour ce cas de figure. Sia Conseil a précisé que son étude avait pour but d'exposer les «impacts technico-économiques» potentiellement induits par le Grenelle des antennes, mais n'avait «aucune vocation à défendre une opinion scientifique ou une expertise médicale sur les dangers réels des ondes». Free, favori pour la quatrième licence de téléphonie mobile, Bouygues Télécom, Orange (France Télécom) et SFR se sont refusés à toute déclaration, renvoyant pour les deux derniers sur l'Association française des opérateurs mobiles (AFOM). Cette dernière a expliqué ne pas pouvoir commenter cette étude, ne l'ayant pas en sa possession. Elle a simplement rappelé que «le chiffre de 0,6 volt par mètre n'(était) recommandé par aucune autorité sanitaire au monde et n'(était) appliqué dans aucun pays». Sia, qui confirme ce fait, a précisé qu'il s'était basé sur ce seuil car «c'est celui réclamé par les associations» de riverains. Pour accéder à la synthèse de l'étude de Sia Conseil, voir premier lien ci-dessous. Pour lire le communiqué d'Agir pour l'environnement, voir second lien ci-dessous.

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