Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 12 novembre 2014
Santé publique

Lancement du troisième Plan national santé environnement

Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, présente aujourd’hui en Conseil des ministres les grandes orientations du 3e Plan national santé environnement (2015-2019). Ce plan, issu d’une « large concertation entre les ministères, les collectivités, les associations, les partenaires sociaux et les entreprises », se veut une « feuille de route »  permettant d’aller vers « une approche globale et intégrée de santé publique environnementale ». Ségolène Royal, dans sa communication au Conseil des ministres, explique que la dégradation de l’environnement influe sur « les quatre principales causes de mortalité en France », que la ministre énumère : « maladies cardio-vasculaires, cancers, affections respiratoires et troubles neuro-développementaux ». Il est assez étonnant de voir les « troubles neuro-développementaux »  (c’est-à-dire des maladies comme l’autisme) listés comme quatrième cause de mortalité, ces maladies n’étant que rarement mortelles ;et plus encore de les voir classées dans les affections aggravées par la pollution, ce qu’aucune étude scientifique ne confirme. Pour mémoire, selon l’Inserm, les principales causes de mortalité « non naturelle »  en France sont les cancers (30 % des décès), les maladies de l’appareil circulatoire (26 %), les accidents et suicides (7 %). Les troubles mentaux sont loin derrière dans le classement.
En dehors de cela, la ministre explique, ce qui ne fait en revanche aucun doute, qu’un « environnement sain, ménageant des contacts avec la nature et valorisant une biodiversité riche, est un facteur avéré de prévention des maladies ». Le gouvernement engage donc un large train de mesures visant à « réduire l’exposition »  des citoyens à la pollution et aux vecteurs environnementaux des maladies.
Parmi les mesures déjà engagées, rappelons la réduction de l’usage des pesticides, dont l’épandage aérien est désormais interdit, et que les collectivités ne pourront plus utiliser dans leurs espaces verts dès le 1er janvier 2017.
Reste les mesures qui vont prendre effet « immédiatement ». Parmi elles, la lutte contre la pollution sonore : le gouvernement va « rapidement »  publier un guide pour « améliorer la qualité acoustique dans les écoles ». Contre la « contamination environnementale des sols », la ministre souhaite que soit rapidement réalisé « un diagnostic préventif de l’état des sols des établissements recevant des publics sensibles », comme les crèches. Dans le domaine de l’eau, Ségolène Royal veut « sécuriser l’alimentation en eau potable et augmenter le nombre de captages prioritaires protégés ». Elle note également les « incertitudes scientifiques »  concernant le risque d’exposition aux ondes électromagnétiques et souhaite « collecter et mettre à disposition du public »  des données liées aux « risques éventuels ».
Enfin – et plus original – le ministère souhaite lancer une réflexion sur les « jardins thérapeutiques »  et favoriser « la nature en ville ». En effet, défend Ségolène Royal, « les jardins peuvent soigner »  et ont « des effets réparateurs »  ; la notion de jardin thérapeutique est d’ailleurs expérimentée dans plusieurs unités spécialisées dans le traitement de la maladie d’Alzheimer ou la gériatrie. « C'est pourquoi, conclut Ségolène Royal, le ministère de l'Écologie soutient, en coopération avec les collectivités territoriales, l'implantation et la valorisation des espaces naturels en ville. Un bilan des connaissances sur ce sujet permettra d'identifier les pistes les plus prometteuses d'aménagements d'espaces de nature au bénéfice de la santé ».

Télécharger les actions du 3e PNSE.

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