Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 9 juin 2011
Santé publique

La Délégation sénatoriale à la décentralisation présente une vingtaine de propositions pour lutter contre la désertification médicale

La Délégation sénatoriale à la décentralisation, réunie le mardi 7 juin sous la présidence de Claude Belot (sénateur de Charente-Maritime), a examiné le rapport de Marie-Thérèse Bruguière (sénatrice de l’Hérault) sur la politique territoriale de la santé et formulé des propositions afin, d’une part, d’«endiguer le dépeuplement médical dans les zones fragiles» et, d’autre part, d’«optimiser le temps médical». Concernant le manque de vocation pour l’exercice de la médecine générale dans les zones fragiles, la délégation, «partant du constat que les futurs praticiens effectuent l’intégralité de leurs études en milieu urbain (et notamment leurs stages pratiques en CHU, alors que seulement 1% sont appelés à y exercer leur profession)», préconise d’abord «de leur permettre de découvrir l’intérêt d’exercer en milieu rural et de se départir de certaines idées reçues sur la vie quotidienne dans les zones concernées». A cette fin, les sénateurs de la délégation recommandent notamment «de prévoir une année de formation pratique dans des zones fragiles (sans allonger la durée totale des études)». En outre, afin de «favoriser l’installation des professionnels en exercice», la délégation suggère que soit mis à leur disposition, «dans chaque région, un professionnel de l’ingénierie de projet pour les accompagner dans les démarches à accomplir (administratives, recherches de financements, de partenaires…)», et la création d’un «dispositif national d’"assurance-investissement" garantissant aux candidats à l’installation en zone fragile le rachat de leur cabinet lors de leur cessation d’activité…». En second lieu, pour faire en sorte «qu'une heure de travail d'un professionnel permette de réaliser le maximum de soins, sans nuire à leur qualité», la délégation émet deux séries de suggestions visant à «optimiser le temps médical». Afin d’éviter que les différents acteurs de la chaîne médicale «accomplissent des tâches ne correspondant pas à leur niveau de qualification», les sénateurs de la délégation suggèrent que les médecins puissent «être déchargés de certaines manipulations simples et répétitives grâce à une incitation à la spécialisation des professionnels paramédicaux (par des formations complémentaires) et à la reconnaissance de la profession d’assistant de santé (par la mise en place d’une filière d’études adaptées associant connaissances de gestion, informatiques et médicales)». La Délégation préconise également le «développement de la télémédecine». Pour ce faire, la délégation propose de: «créer des plates-formes de télésanté; «clarifier le droit relatif à la télémédecine afin notamment d’identifier les responsabilités des différents intervenants; «généraliser le dispositif du tiers-payant aux actes de téléconsultation». Le rapport de Marie-Thérèse Bruguière sur la politique territoriale de la santé sera prochainement disponible à l’adresse indiquée ci-dessous.

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