Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 14 septembre 2005
Santé publique

De 150 à 200 blocs opératoires jugés «non viables» dans des hôpitaux de petites villes pourraient être fermés

Le Conseil national de la chirurgie recommande la fermeture en France de 150 à 200 blocs opératoires jugés non viables dans des hôpitaux de province, pour l’essentiel dans de petites villes de 10.000 habitants et moins. Mais le ministre de la Santé se veut rassurant. Soucieux de ne pas raviver la querelle sur la préservation des services publics de proximité, Xavier Bertrand a souligné qu'«il n'est pas question de fermer 150 établissements». «Il n'est pas question d'établir un ratio démographique et économique pour savoir si une activité chirurgicale doit être maintenue», a-t-il déclaré devant l'Académie de chirurgie. «Nous ne choisirons pas des critères économiques pour décider de l'avenir de l'offre de soins», a insisté le ministre, se disant attaché à «préserver certaines activités de proximité. Il s'agit donc de faire du sur-mesure, d'observer la situation établissement par établissement, bloc par bloc.» Dans son rapport remis au ministre, le Conseil national de la chirurgie préconise une restructuration des blocs opératoires fondée sur des «complémentarités» entre établissements publics et privés. Ces propos ont provoqué une réaction négative des élus de petites villes, dont l’association tenait hier une réunion de son bureau. « Ils sont effarants et relèvent de la provocation inutile, a indiqué à la presse Martin Malvy, président de l’APVF. Ils révèlent par contre, à la fois une méconnaissance du sens de la responsabilité dont font preuve en permanence les praticiens qui exercent dans les petits hôpitaux, et de la nécessaire présence de ces établissements à proximité suffisante d’une part importante de la population. Nous avons toujours dit notre ouverture à la mise en oeuvre des coopérations hospitalières, mais trop c’est trop. Les maires des petites villes de France n’acceptent pas de tels propos.» Le Conseil national de la chirurgie, présidé par le député UMP Jacques Domergue, juge que «l'accélération des restructurations dans les hôpitaux publics impose la fermeture des services de chirurgie dans les établissements qui n'ont pas atteint un seuil critique d'activité et un niveau de qualité suffisants.» Il fixe ce seuil à 2.000 interventions par an pour un bassin de population de 50.000 habitants. Pour justifier ces fermetures, le Conseil met en avant des impératifs de sécurité, le risque de complications opératoires étant jugé plus fort dans les établissements où l'activité chirurgicale est plus faible. En contrepartie, les hôpitaux de proximité se spécialiseraient dans le diagnostic, avec des moyens techniques plus performants. Les fermetures de blocs opératoires se traduiraient ainsi par «une reconversion des lits de chirurgie en lits de soin de suite et de lits pour personnes âgées». La Fédération hospitalière de France s'alarme régulièrement de la situation financière des hôpitaux et estime que le déficit cumulé de l'hôpital public dépassera 1,2 milliard d'euros en 2005. Pour cette année, le Parlement a voté un budget hospitalier en hausse de 3,6% par rapport à 2004. La Fédération estimait à 4,74% les besoins supplémentaires.<

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