Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 4 juillet 2016
Santé publique

130 groupements hospitaliers de territoire très différents les uns des autres

Le 1er juillet dernier, les 1100 hôpitaux publics devaient s'être mis d'accord sur leur regroupement au sein de groupements hospitaliers de territoire. A cette échéance, selon la ministre de la Santé, Marisol Touraine, 130 GHT devaient s'être constitués (les différents hôpitaux devaient pour cela signer la convention constitutive). A l'occasion d'un point presse en fin de semaine dernière, la ministre a précisé que « les GHT iront de deux à 20 établissements, comme dans les Bouches-du-Rhône et de 50 000 habitants à plus de 2 millions ». Autre précision, une dizaine d'hôpitaux psychiatriques seront en « situation dérogatoire »  et n'appartiendront à aucun GHT, ainsi que « moins de dix établissements généraux », comme le centre hospitalier d'ophtalmologie des Quinze-Vingts à Paris.
A ce jour, aucune carte nationale n'a encore été diffusée. Certaines agences régionales de santé ont en revanche commencé à communiquer la liste de leurs GHT : 15 en Ile-de-France, 12 en Nouvelle Aquitaine, 11 en Bourgogne-Franche-Comté, 6 en Provence-Alpes-Côte d'Azur (un par département)...
« Le processus s'est bien déroulé et chacun des acteurs a pris la mesure des enjeux », a commenté la ministre selon qui « les discussions se sont passées dans un climat très positif avec des inquiétudes parfois ». Plusieurs manifestations d'élus, des personnels hospitaliers et d’habitants craignant que la réforme conduise à la fermeture de services et favorise les plus grands établissements au détriment des plus petits, ont en effet émaillé l'actualité des dernières semaines. Sur le terrain, certains GHT soulèvent des inquiétudes du personnel, relayées par les syndicats, et parfois la population comme dans le Nord, à Roubaix, sur la pérennité de certains emplois et l'impact de la mutualisation des achats sur des PME qui ne seraient plus en mesure de répondre aux marchés.
Première réaction, celle de la Fédération de l'hospitalisation privée, qui, tout en saluant la démarche, a prévenu dans un communiqué qu'elle serait « attentive à l'équilibre de l'offre de soins au plan régional, et notamment au respect des coopérations public-privé existantes sur les territoires »  dans la mise en place des groupements hospitaliers de territoire.
De son côté, l'AMF, qui s’était dès le début mobilisée pour que les élus locaux soient étroitement associés aux GHT, signale ce matin qu'elle « a récemment appelé son réseau à la plus grande vigilance »  et qu'elle « encourage les maires et les présidents d’intercommunalité à être attentifs aux mutations en cours sur leur territoire et à s’inviter dans les organes de gouvernance des GHT ».
Pour la population, les GHT restent encore une inconnue comme l'a démontré un récent sondage réalisé pour Orange et la mutuelle nationale des hospitaliers (MNH), en partenariat avec Le Figaro santé et France inter (enquête réalisée avec la méthode des quotas auprès de 1 035 personnes interrogées par internet du 2 et 16 juin). 65 % des personnes interrogées n'en ont jamais entendu parler, seuls 10 % en ont une idée précise, mais la majorité (81%) en approuvent le principe, jugeant qu'il permettra de rendre l'accès aux soins plus efficace et moins coûteux.
Pour l'instant, on ne parle que du périmètre des GHT. C'était bien l'objectif de cette première étape de la mise en place de ces GHT, créés par la loi Santé de janvier dernier. Commence maintenant la seconde étape qui doit aboutir à la définition d'un projet médical partagé décrivant la prise en charge des patients par filière (avant la fin de l'année civile) pour chaque GHT.
E.S.

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2