Édition du mercredi 7 novembre 2018
Interdiction du plastique à la cantine : les élus « très préoccupés »
L’interdiction du plastique dans les cantines scolaires inquiète les élus, qui estiment que la décision n’était pas basée sur un consensus scientifique ferme, et risque de mettre en péril la filière du recyclage, alors que de nouveaux objectifs ambitieux lui sont fixés par la feuille de route économie circulaire du gouvernement (FREC), ainsi que l’ont rappelé les participants de la table ronde sur le plastique organisée hier par l’Association des maires de France (AMF) et le magazine Valeurs vertes.
« On essaie de faire peur à tout le monde (…), mais il faut savoir si réellement les plastiques sont dangereux ou pas, avant de commencer par les cantines, nos enfants, ce qui est le plus important pour tout le monde », s’est alarmé Jean-Charles Lavier, président du Smirtom de Montargis (Loiret), qui s’occupe du traitement et du recyclage des déchets sur un bassin de 80 000 habitants.
« Il est extrêmement pénible pour un élu de penser qu’il empoisonne les élèves », a renchéri Sylviane Oberlé, responsable de la mission Prévention des pollutions à l’AMF, ajoutant que « les débats parlementaires ont été extrêmement brefs, avec une absence d’argumentation sur l’interdiction : par quoi va-t-on remplacer les emballages plastiques, quel en sera le coût ? »
En outre, si les risques sanitaires ne sont pas avérés, les risques environnementaux, et notamment la pollution des océans, ne dépendent pas forcément de la France mais plutôt de pays émergents, ont fait valoir les intervenants.
Injonctions contradictoires
« L’enjeu majeur, plus que de limiter l’utilisation des plastiques, qui est une bataille perdue – on continuera à en utiliser et de plus en plus, car c’est un matériau très pratique et utile – il faut jouer sur le numérateur : comment augmente-t-on la recyclabilité de ce matériau ? Cette recyclabilité ne se décrète pas, elle se prévoit, car la filière comporte de très nombreux acteurs », de la production de la matière première à son modelage, sa récupération, son recyclage, et l’utilisation de la matière recyclée, a déclaré Marc-Antoine Belthé, directeur Commerce, valorisation et innovation à Veolia.
C’est d’ailleurs un des objectifs très ambitieux fixés par la FREC au printemps : atteindre 100 % de collecte des déchets recyclables et 100 % des plastiques recyclés (lire Maire info du 24 avril), alors qu’on n’en collecte et recycle aujourd’hui que 23 %. Des injonctions contradictoires risquent de mettre en péril cet élan vers un recyclage total des plastiques.
« On est sur la bonne trajectoire, à condition qu’on ne vienne pas nous taper sur la tête et nous décourager. Dans notre syndicat, on est aujourd’hui à 80 % des emballages collectés, au-delà des 75 % prônés. Nous sommes allés très loin sur la collecte sélective, on nous disait alors que nous étions dans un cycle vertueux, et maintenant on nous dit : il faut arrêter ce que vous faisiez hier, car le plastique est dangereux ! », s’est exclamé Jean-Yves Menou, président du SMITRED Ouest Armor (Côtes-d’Armor).
Les participants ont également souligné la complexité du recyclage, alors que les types de plastiques sont très variés et ne possèdent pas les mêmes propriétés chimiques.
« On essaie de faire peur à tout le monde (…), mais il faut savoir si réellement les plastiques sont dangereux ou pas, avant de commencer par les cantines, nos enfants, ce qui est le plus important pour tout le monde », s’est alarmé Jean-Charles Lavier, président du Smirtom de Montargis (Loiret), qui s’occupe du traitement et du recyclage des déchets sur un bassin de 80 000 habitants.
« Il est extrêmement pénible pour un élu de penser qu’il empoisonne les élèves », a renchéri Sylviane Oberlé, responsable de la mission Prévention des pollutions à l’AMF, ajoutant que « les débats parlementaires ont été extrêmement brefs, avec une absence d’argumentation sur l’interdiction : par quoi va-t-on remplacer les emballages plastiques, quel en sera le coût ? »
En outre, si les risques sanitaires ne sont pas avérés, les risques environnementaux, et notamment la pollution des océans, ne dépendent pas forcément de la France mais plutôt de pays émergents, ont fait valoir les intervenants.
Injonctions contradictoires
« L’enjeu majeur, plus que de limiter l’utilisation des plastiques, qui est une bataille perdue – on continuera à en utiliser et de plus en plus, car c’est un matériau très pratique et utile – il faut jouer sur le numérateur : comment augmente-t-on la recyclabilité de ce matériau ? Cette recyclabilité ne se décrète pas, elle se prévoit, car la filière comporte de très nombreux acteurs », de la production de la matière première à son modelage, sa récupération, son recyclage, et l’utilisation de la matière recyclée, a déclaré Marc-Antoine Belthé, directeur Commerce, valorisation et innovation à Veolia.
C’est d’ailleurs un des objectifs très ambitieux fixés par la FREC au printemps : atteindre 100 % de collecte des déchets recyclables et 100 % des plastiques recyclés (lire Maire info du 24 avril), alors qu’on n’en collecte et recycle aujourd’hui que 23 %. Des injonctions contradictoires risquent de mettre en péril cet élan vers un recyclage total des plastiques.
« On est sur la bonne trajectoire, à condition qu’on ne vienne pas nous taper sur la tête et nous décourager. Dans notre syndicat, on est aujourd’hui à 80 % des emballages collectés, au-delà des 75 % prônés. Nous sommes allés très loin sur la collecte sélective, on nous disait alors que nous étions dans un cycle vertueux, et maintenant on nous dit : il faut arrêter ce que vous faisiez hier, car le plastique est dangereux ! », s’est exclamé Jean-Yves Menou, président du SMITRED Ouest Armor (Côtes-d’Armor).
Les participants ont également souligné la complexité du recyclage, alors que les types de plastiques sont très variés et ne possèdent pas les mêmes propriétés chimiques.
E.G.E.
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