Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 15 juin 2006
Précarité

Le nombre de bénéficiaires du RMI a, pour «la première fois depuis de nombreuses années, diminué de 1% ce trimestre», indique Jean-Louis Borloo

Jean-Louis Borloo, ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, a indiqué hier aux députés que le nombre de bénéficiaires du RMI (revenu minimum d’insertion) a, pour «la première fois depuis de nombreuses années, diminué de 1% ce trimestre. La tendance est donc inversée.» Le ministre a précisé que le nombre de bénéficiaires des minima sociaux n’est en effet pas directement corrélée à la baisse du chômage - 220.000 demandeurs d’emploi en moins. «Je vous avais d’ailleurs promis, au moment de l’inversion de tendance des chiffres du chômage, que nous observerions neuf à douze mois plus tard une baisse du nombre des allocataires du RMI. Nous y sommes.» Il a souligné que des «efforts importants sont en effet consentis pour les bénéficiaires du RMI. Vous avez voté dans le plan de cohésion sociale une disposition qui permet de leur offrir un contrat d’avenir, c’est-à-dire un travail et une formation rémunérés au SMIC horaire. Ces dispositifs sont mis en place par les départements. Déjà 60.000 des 1,1 million de RMIstes en ont bénéficié en cinq mois. La Creuse, la Corrèze, la Moselle ou le Nord ont un taux de RMIstes bénéficiaires de contrats d’avenir de près de 15%. J’espère que nous atteindrons les 30% en fin d’année, et j’invite les autres départements à offrir aux personnes au RMI, qui ne demandent qu’à retrouver une activité, la possibilité de suivre cet exemple.» Ces estimations sont à rapprocher des évolutions du nombre de RMIstes en 2005, rendues publiques en mars dernier. Après une hausse record de 9,2% en 2004, le nombre de bénéficiaires du RMI avait progressé de 4,7% en 2005, à 1,112 million, en métropole. Il n’y a donc pas eu d’augmentation massive du nombre de bénéficiaires du RMI en fin d’année. La hausse a ainsi été limitée à 0,5% au quatrième trimestre (contre +2% au troisième), soit 5.000 allocataires de plus en trois mois, à 1.112.400 au 31 décembre en France métropolitaine. Outre la réduction des contrats aidés et le trou de croissance de 2003, le durcissement des conditions d’indemnisation du chômage décidé par les partenaires sociaux fin 2002 continuait donc de produire ses effets en 2004-2005. Une évolution d’autant plus décevante que le plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo, présenté en juillet 2004 et concrétisé par une loi en janvier 2005, visait en priorité à ramener les allocataires de minima sociaux vers le marché de l’emploi. Le ministre de la Cohésion sociale estimait, en effet, que le dispositif du RMI, mis en place en 1989, n’avait pas été conçu pour un nombre aussi élevé de bénéficiaires (il ne concernait que 370.000 personnes à ses débuts), et qu’il fallait dès lors investir dans une politique ambitieuse d’insertion. Mais les contrats d’avenir, réellement novateurs et réservés à cette population la plus éloignée du travail, ont tardé à être mis en oeuvre: quelque 20.000 étaient signés à fin janvier, alors que le gouvernement en avait programmés 185.000 en 2005. Selon Jean-Louis Borloo, on n'en compterait donc à la mi-2006 que quelque 60.000.<scrip

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