Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 26 octobre 2006
Précarité

La très grande majorité des SDF est hébergée par des collectivités territoriales ou par des associations caritatives

L'INSEE publie un nouveau volet de son enquête, réalisée en janvier 2001, auprès des «personnes fréquentant les services d'hébergement ou les distributions de repas chauds». Les premiers chiffres publiés à l'époque évaluaient à 86.000 le nombre de personnes sans domicile, parmi lesquelles «70.000 adultes et 16.000 enfants les accompagnant». Dans un dossier consacré aux personnes sans-domicile, la revue «Economie et statistiques» (1) note que les services d’hébergement ou de distribution de repas chauds, concentrés dans les grandes villes, accueillent près de 55.000 personnes sans domicile par jour en hiver. Si une sur dix dort dans la rue ou dans des abris de fortune, la très grande majorité est hébergée par des collectivités territoriales ou par des associations caritatives. Le groupe ainsi défini est particulièrement hétérogène: pour moitié des hommes seuls disposant de très faibles revenus, au chômage ou inactifs après avoir débuté leur carrière dans des métiers peu qualifiés, mais aussi des personnes plus jeunes et plus diplômées, disposant plus souvent de revenus du travail, des jeunes mères de famille allocataires de revenus sociaux, des personnes nées à l’étranger qui vivent en couple avec des enfants, et enfin un petit groupe d’hommes seuls proches de l’âge de la retraite. Pour accueillir ces personnes dans leur diversité, le secteur de l’hébergement est lui-même très segmenté selon que la prise en charge des résidents est individuelle ou collective, durable ou temporaire. Ainsi, on oppose l’hébergement en structure collective avec départ le matin, à l’hébergement dans des centres accessibles en journée, le séjour à l’hôtel ou dans des logements indépendants et enfin la vie dans les communautés de travail. Les établissements qui offrent la meilleure prise en charge sélectionnent leurs résidents en fonction de leurs capacités financières et de leur situation familiale. Ainsi, ceux qui vivent seuls et qui ont de très faibles revenus ont peu de chance d’être pris en charge de manière durable et personnalisée à l’inverse des personnes qui vivent en couple et/ou avec des enfants ou qui ont les moyens d’acquitter les frais d’hébergement. Cette hiérarchisation du réseau d’aide participe à l’orientation des sans-domicile dans les deux principales filières d’accès au logement, le parc social d’un côté, le parc des logements privés à faible loyer de l’autre. (1) N° 391-392/2006.pt>c=http://www.bnr

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