Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 17 septembre 2003
Personnes âgées

Les directeurs de maisons de retaite comparent les 40 millions d'euros de François Fillon aux 100 millions d'euros gelés au début de l'année

François Fillon a annoncé mardi 40 millions d'euros de crédits d'urgence pour les personnes âgées mais les professionnels du secteur ont aussitôt exprimé leur déception et attendent de nouveaux moyens dans le plan pluriannuel qui doit être annoncé en octobre par le gouvernement. Le ministre des Affaires sociales avait promis lundi, devant la Mission d'information parlementaire, l'annonce de crédits d'urgence "dans les 24 heures" : c'est chose faite mais les acteurs de la prise en charge du troisième âge revendiquaient 300 millions d'euros. Sur ces 40 millions d'euros, destinés au retour des personnes âgées hospitalisées en raison de la canicule, 13 millions seront en faveur des "services de soins infirmiers à domicile" et 27 millions pour les "maisons de retraite". Ces crédits doivent permettre de "financer les heures supplémentaires ou les remplacements de personnels afin d'assurer un accompagnement des personnes âgées les plus fragiles", a expliqué M. Fillon. "Des instructions sont adressées aux préfets sur les modalités de mise en œuvre de cette mesure", a précisé son ministère. L'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (Adehpa) a souligné "le niveau dérisoire des crédits". "Il suffit de le comparer aux 500 millions d'euros débloqués dès le mois d'août en faveur des agriculteurs et aux 100 millions d'euros destinés aux personnes âgées qui ont été gelés au début de l'année", a-t-elle poursuivi. L'Adehpa a d'ailleurs demandé qu'"un plan d'urgence complémentaire soit débloqué dans la semaine", estimant qu'"il serait pour le moins étonnant que, l'année du décès de 12 000 à 15 000 personnes âgées, l'Etat leur ait accordé moins de crédits que les 183 millions initialement prévus", dont 80 millions seulement ont été effectivement débloqués en cours d'année. "On a là la première annonce concrète depuis le drame du mois d'août mais aussi la première déception concrète", a renchéri le Syndicat des maisons de retraite privées (Synerpa). "Sans préjuger des annonces du Premier ministre, prévues le 1er octobre dans le cadre du plan pluriannuel "Vieillissement et solidarités", le montant des mesures d'urgence n'est manifestement pas à la hauteur des enjeux", a-t-il estimé. Tant l'Adehpa que le Synerpa ont rappelé que ces premiers crédits étaient un "test" ou un "premier révélateur" de la "volonté du gouvernement" à se saisir du problème de la prise en charge des personnes âgées, dont les carences (en moyens financiers et humains) ont été révélées par la catastrophe sociale et sanitaire de l'été. L'Union nationale des associations de soins et services à domicile (Unassad) a jugé positivement l'arrivée de crédits pour les soins à domicile - le versant sanitaire de son activité - mais s'est "étonnée" de ne voir aucun crédit alloué pour le versant social, à savoir l'accompagnement des gestes de la vie quotidienne. La Fédération nationale accueil et confort pour personnes âgées (FNACPPA) s'est dite "perplexe", ajoutant qu'"à titre indicatif 27 millions d’euros correspondent à une enveloppe d'environ 2 700 euros par établissement et ne règleront en aucun cas les difficultés auxquelles sont confrontées les professionnels". </sc

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