Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 28 juin 2006
Personnes âgées

Le plan «solidarité grand âge» prévoit la création de «7.000 places d'hospitalisation à domicile d'ici 2010»

Philippe Bas a détaillé mardi le plan «solidarité grand âge» visant à développer l'aide à domicile et le nombre de soignants en maison de retraite, mais l'«effort sans précédent» vanté par le ministre est jugé insuffisant par les acteurs professionnels. «Cet effort est sans précédent», s'est félicité Philippe Bas lors de la présentation à la presse de ce plan, dont les grandes lignes avaient été dévoilées par le Premier ministre Dominique de Villepin à Bergerac le 26 mai. «C'est un plan qui suppose, pendant les cinq années à venir, que l'on fasse un effort chaque année de l'ordre de celui que j'ai fait en 2006, soit de près de 500 millions», a expliqué mardi Philippe Bas (voir aussi nos autres infos de ce jour). «Au total, nous aurons augmenté les crédits pour la prise en charge du grand âge de 2,3 milliards à la fin de la montée en régime du plan solidarité» (2007-2012), a-t-il ajouté. Avec pour premier objectif de «donner aux personnes âgées dépendantes le libre choix de rester chez elles», le plan prévoit la création de «7.000 places d'hospitalisation à domicile d'ici 2010» et l'augmentation de «40% en 5 ans» du nombre de places de soins infirmiers à domicile. Le plan octroie également une augmentation de 24 millions d'euros en 2006 d'une enveloppe prévue de 231 millions d'euros dans la convention d'objectifs et de gestion de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), pour développer les aides à domicile. Il prévoit l'ouverture de «2.500 places d'accueil de jour» et «1.100 places d'hébergement temporaire» chaque année pendant cinq ans. Le gouvernement a annoncé en outre la prolongation du rythme de 5.000 créations de places en maisons de retraite par an, ainsi qu'un plan de recrutement et de formation des métiers du grand âge. Le développement de la «médecine gériatrique» à l'hôpital est au programme ainsi que l'ouverture d'«une réflexion sur les modalités possibles de financements supplémentaires» de la prise en charge de la dépendance des personnes âgées. Il veut en outre renforcer la recherche sur les maladies du grand âge, en particulier les maladies d'Alzheimer et de Parkinson. «Une consultation gratuite de prévention aux personnes âgées de plus de 70 ans» sera systématiquement proposée. «C'est un plan complet et ambitieux, mais nous restons sceptiques sur les financements, notamment des ratios d'encadrement, et la création de 5.000 places que nous jugeons insuffisante», a déclaré Florence Arnaiz, déléguée générale du SYNERPA, qui fédère 1.500 établissements privés. Pascal Champvert, président de l'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (ADEHPA), a exprimé «un accord total sur la vision sociétale du ministre», mais un «désaccord sur les réponses qui sont apportées». «On se trouve à nouveau avec un petit plan, (...) et c'est à force de petits plans de ce genre qu'on a connu la canicule de 2003 avec 15.000 morts», a-t-il estimé, appelant à «un véritable sursaut». «Les intentions sont louables mais le financement n'est malheureusement pas à la hauteur de ce qui est annoncé», a déclaré pour sa part Claude Evin, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF). «Avec le financement annoncé, il est impossible de remplir les objectifs affichés», a-t-il ajouté, affirmant qu'il fallait «le doubler». «Il y a de bonnes perspectives, mais le compte n'y est pas», a enfin réagi l'UNIOPSS (associations non lucratives), qui a regretté la «limitation à 5.000 places nouvelles» en maisons de retraite et critiqué le montant du budget global du plan.c=http://www.bigadn

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