Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 10 décembre 2012

Pauvreté : deux jours de conférence avant les arbitrages

Ce lundi démarre, au Palais d'Iéna, à Paris, la Conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale. Elle doit déboucher sur un plan quinquennal, mobilisant onze ministères. Les ministres présideront d'ailleurs les 7 ateliers thématiques qui rendront compte des travaux préparatoires ouverts à la société civile. Seront abordés l'accès aux droits et biens essentiels (comprenant la question des minima sociaux), le logement et l'hébergement, l'emploi et la formation professionnelle, les familles vulnérables, l'enfance et la réussite éducative, la santé et l'accès aux soins, l'inclusion bancaire et la lutte contre le surendettement, et enfin, la gouvernance des politiques de solidarité.
Pour la ministre déléguée à la Lutte contre l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti, cette conférence doit aussi participer «
à faire changer le regard sur la pauvreté ». Le Premier ministre interviendra demain en clôture des travaux et « annoncera les principaux axes de ce plan ».
Globalement, les associations fondent « beaucoup d'espoirs » au vu des préconisations des rapports préparatoires qui pour certaines bousculent largement les pratiques ou politiques actuelles. Celui sur les familles vulnérables (présidé par Dominique Versini, ancienne Défenseuse des enfants, et Pierre-Yves Madignier, président d'ATD Quart Monde) propose ainsi de remplacer le quotient familial par un crédit d’impôt universel « afin que chaque famille se voit attribuer, quels que soient ses revenus, un montant de 715 euros par an et par enfant dès le premier enfant ». Cela créerait un « choc anti pauvreté » tandis « qu'un enfant sur cinq est en situation de pauvreté ».
Des associations et le Conseil économique, social et environnemental ont déjà réagi, souvent pour mettre la pression en faveur de certaines préconisations comme la revalorisation des minima sociaux, ou l'extension du RSA aux jeunes. Certaines associations ont d’ailleurs prévu de manifester devant le Palais d'Iéna. Ainsi, l'association des Paralysés de France (APF) a écrit au Premier ministre pour exprimer sa « très grande déception », dénonçant le fait que « ces rapports ignorent quasiment la situation de près de 2 millions de personnes handicapées qui vivent sous le seuil de pauvreté ! ». Dans un communiqué publié le 6 décembre, l’APF dénonce « le regard porté sur ces personnes : seraient-elles considérées comme des privilégiées avec moins de 776 euros par mois pour vivre ? » et demande la création d'un revenu d'existence.
E.S.

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