Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 19 juillet 2001
Emploi

Le nouveau programme de prévention et de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale prévoit un maintien en volume des emplois aidés de type "contrats emploi-solidarité"

Le nouveau programme de prévention et de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, qu'a présenté hier la ministre de l'Emploi et de la solidarité, Elisabeth Guigou, s'adresse en priorité aux publics les plus éloignés de l'emploi. Les mesures-phares du nouveau plan devraient d'abord concerner les jeunes sans qualification, avec une progression "de l'ordre du doublement" du nombre des bénéficiaires de TRACE (trajet d'accompagnement vers l'emploi). On en avait compté 50 000 en 2000 et 65 000 en 2001. De plus, un dispositif, fortement réclamé par les associations sur le terrain, devrait être mis en place pour permettre à ces jeunes, souvent très pauvres, de "tenir" financièrement entre deux stages, tout au long du processus de TRACE qui porte actuellement sur quatorze mois. Cette période pourrait être également prolongée d'un semestre pour les jeunes plus "fragiles", pour leur éviter de "replonger". Pour les chômeurs de longue durée, le programme d'Elisabeth Guigou devrait prévoir "un accompagnement soutenu des chômeurs de longue durée mais aussi des RMIstes, qui n'ont parfois jamais travaillé", indique-t-on au ministère. Là encore, un allongement des procédures devrait les aider à se remettre durablement au travail, avec probablement un accompagnement social de plusieurs mois après leur embauche en entreprise, ce qui n'est pas le cas actuellement. Des encouragements à la mobilité pour accéder à un emploi dans un département voisin sont également prévus. Enfin, la panoplie des contrats "aidés" (contrats de qualification, contrats emploi consolidé et contrats emploi-solidarité -CES) sera maintenue en volume, voire renforcée. Un premier programme pluriannuel avait été lancé pour 1998-2000, dans le sillage de la loi Aubry de lutte contre les exclusions de juillet 1998 alors que les taux de chômage étaient très élevés et la reprise économique à ses prémices. Ce programme initial avait permis d'engager pour 42 milliards de francs de dépenses (6,4 milliards d'euros), pour une enveloppe annoncée de 38 milliards (5,8 milliards d'euros) sur un large éventail d'actions tous azimuts. La création de la CMU (couverture maladie universelle) en avait été le fleuron. Le nouveau programme pluriannuel "se situe dans un tout autre contexte", avec la décrue du chômage, souligne-t-on au ministère d'Elisabeth Guigou. Il va cibler prioritairement les jeunes sans qualification et les chômeurs de longue durée, que l'on peut désormais envisager de remettre sur le marché de l'emploi. Par ailleurs, il y a eu, depuis la loi de 1998, l'accord des Quinze sur l'exclusion, au Conseil des ministres européens de l'emploi du 17 octobre 2000 au Luxembourg, sous la présidence française, dans lequel ce programme s'inscrit. Cet accord, validé par le Sommet européen de Nice de décembre, "a permis une forte avancée sur l'exclusion sociale avec le lancement d'une stratégie de lutte en Europe", note-t-on de même source, chaque Etat étant tenu d'établir un état des lieux et un programme national de lutte contre la pauvreté sur deux ans. </s

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