Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 21 avril 2004
Emploi

L'Insee réhausse son estimation du taux de chômage en France, à 9,9% de la population active fin 2003

L'Insee a révisé à la hausse son estimation du taux de chômage en France, qui s'élevait à 9,9% de la population active fin 2003, soit une hausse de 183 000 personnes sur un an, frôlant toujours les 10% en février, selon des statistiques publiées mardi. L'Insee estime désormais que 2 707 000 personnes étaient au chômage - au sens du Bureau international du travail (BIT) - fin décembre, représentant 9,9% de la population active, un taux atteint dès le mois de septembre 2003. Sa précédente estimation faisait état d'un taux de 9,7% fin décembre, soit 2 635 000 personnes. Le chômage au sens du BIT (calculé différemment des données publiées chaque mois par le ministère de l'Emploi) aurait ainsi augmenté de 183 000 personnes sur l'ensemble de 2003 (+0,6 point), au lieu de 123 000 personnes supplémentaires (+ 0,4 point), selon les données précédentes. Au cours des deux premiers mois de 2004, le chômage est resté à un niveau préoccupant, s'établissant à 9,9% en janvier (contre une précédente estimation de 9,6%) et 9,8% en février (contre 9,6%). Après la révision à la baisse de la croissance au quatrième trimestre, ces nouveaux chiffres viennent confirmer la prévision de l'Insee d'une "croissance sans éclat" dans les prochains mois. Ils tombent à un moment difficile pour le gouvernement, sanctionné lors des élections régionales en raison notamment de sa politique sociale et de ses mauvais résultats en matière d'emploi, alors qu'il tarde à dévoiler le contenu de la future loi de mobilisation pour l'emploi. L'enquête emploi publiée mardi par l'Insee vient en effet confirmer la dégradation d'ensemble du marché du travail tout au long de 2003, où 2 640 000 personnes ont été au chômage en moyenne (9,7%). La hausse du chômage "n'a épargné aucune catégorie de la population: les jeunes comme les plus âgés, les hommes comme les femmes, les diplômés comme les non-diplômés ont tous vu leur risque d'être au chômage augmenter", indique l'institut de conjoncture. Entre fin 2002 et fin 2003, même si le taux de chômage a augmenté plus vite pour les hommes que pour les femmes, ces dernières sont restées, comme par le passé, plus fragiles face au risque de chômage, souligne l'Insee. En moyenne sur l'année, 10,9% des femmes actives ont été au chômage, contre 8,7% des hommes actifs. Le chômage est resté supérieur à la moyenne chez les jeunes, avec un taux de 16,5% en moyenne en 2003. De même, "passé 50 ans, retrouver un emploi reste très difficile: cette population ne représente que 6% des salariés embauchés dans l'année, contre 17% des chômeurs", note l'Insee. Entre 2002 et 2003, le marché du travail s'est également dégradé à tous les niveaux de la hiérarchie des professions salariées, sauf pour les employés, observe l'enquête. Elle souligne cependant que la "proportion de cadres au chômage ne dépasse pas 4% soit trois fois moins que chez les ouvriers". Enfin, pour la première fois depuis dix ans, l'emploi a diminué en France, avec en moyenne 67 000 emplois de moins en 2003 qu'en 2002, résultant notamment de la disparition de 100 000 emplois publics en un an. L'emploi salarié s'est cependant maintenu dans le secteur privé, qui a enregistré une baisse du nombre d'emplois en contrat à durée déterminée, contrat aidé, contrat d'apprentissage ou intérim (-73 000), mais une hausse du nombre de postes sous contrat à durée indéterminée (+84 000).

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