Maire-info
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Édition du mardi 11 décembre 2012
Développement économique

Le conseil général de l'Eure vote le rachat d'une usine fermée par une multinationale

Le conseil général de l’Eure a voté hier le rachat intégral du site de l’usine de papeterie M-Real à Alizay, pour un total de 22,2 millions d’euros. Le montage unique de cette opération de portage prévoit de découper le site pour le revendre aussitôt à deux repreneurs pour un montant de 18 millions d’euros, d’autres parcelles restant propriété publique.
« En s’engageant à racheter le site dans son ensemble, le département de l’Eure offre une solution qui permet de pérenniser l’activité industrielle existante », affirme le conseil général dans un communiqué publié hier. 150 à 200 emplois devraient être créés « immédiatement », un chiffre qui pourrait être porté à « 250 à moyen terme », sur un site qui en comptait 330 avant sa fermeture par le groupe finlandais M-Real en avril 2011.
Au terme de plusieurs mois de négociations menées avec l’aide du préfet de l’Eure, le projet retenu est celui d’une découpe du site en plusieurs lots : tout ce qui concerne l’activité papetière devrait être revendu pour 15 millions d’euros au papetier thaïlandais Double A ; la centrale bio-masse fournissant l’énergie aux machines à papier, soit un lot d’une valeur de 3 millions d’euros, serait louée via un bail emphythéotique de 30 ans par le producteur d’énergie français Neoen. Le dernier lot de 4,2 millions d’euros, qui comprend des terrains et des bâtiments, doit être vendu à l’Etablissement public foncier de Normandie, en vue de l’aménagement futur d’un port fluvial sur la Seine.
« La reprise de l’activité (…) démontre qu’il est possible d’agir pour sauvegarder les perspectives industrielles d’un territoire, les renouveler, et qu’il ne faut jamais renoncer », a déclaré hier le président du conseil général Jean-Louis Destans en présentant l’opération devant l'assemblée départementale. « Elle démontre également que des collectivités territoriales de proximité comme un département peuvent et doivent s’impliquer, quitte même à procéder à ce que l’on appelle une "prise de contrôle temporaire’" », a-t-il ajouté, mesurant « l’originalité de la démarche ». Jean-Louis Destans aura à charge de finaliser les négociations.


Télécharger la délibération du conseil général.

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