Édition du lundi 18 septembre 2017
Rythmes scolaires : la carte exclusive des changements, commune par commune
L’analyse des dernières bases de données fournies par le ministère de l’Éducation nationale montre que le nombre de communes qui ont choisi de revenir à une organisation du temps scolaire de quatre jours est finalement nettement plus important que ce qui se dessinait avant l’été : alors qu’en juillet, le ministère donnait un chiffre de 36,8 % de communes, il apparaît que ce sont en fait 43,39 % de celles-ci qui ont choisi le retour aux quatre jours. Ces chiffres, calculés par Maire info, ont été confirmés en cette rentrée par les services du ministère.
À partir de ces données, nous publions aujourd’hui une cartographie exclusive, commune par commune, de l’organisation du temps scolaire, en métropole ainsi qu’en Martinique et en Guadeloupe, à La Réunion, à Mayotte et en Guyane.
Pour réaliser cette carte, Maire info a travaillé à partir du fichier fourni par le ministère compilant toutes les communes ayant une organisation du temps scolaire (base de données « Enrysco » ) et d’autre part à partir d'un autre fichier du ministère recensant toutes les communes qui, à la rentrée, ont fait le choix de revenir à une organisation « basée sur 8 demi-journées réparties sur 4 jours ». Pour des raisons de simplification, nous avons retiré de ces bases de données les communes déléguées.
Il apparait à la lumière de ces données que sur les 21 735 communes (hors communes déléguées) qui ont au moins une école publique, 9 430 ont choisi de revenir à la semaine 4 jours à la rentrée, soit 43,38 %. Ce sont donc 8 % de communes supplémentaires par rapport aux chiffres de juillet.
Une analyse plus détaillée des chiffres – et un simple regard sur la carte – permettent de mettre en lumière de très importantes disparités d’une académie à l’autre, et, au sein des académies, d’un département à l’autre. D’un point de vue général, en métropole, on constate un taux extrêmement important de passage à 4 jours dans le Nord et le Sud-est, et à l’inverse un faible taux de retour dans l’Ouest et le Sud-Ouest. Les chiffres sont parlants : dans l’académie de Lille, ce sont 78,5 % des communes qui sont revenues à 4 jours ; et même 82,4 % dans celle d’Aix-Marseille et 81,2 % dans celle de Nice. Le record est détenu par la Corse, avec 97 % de communes revenues à 4 jours (seules quatre communes ne l’ont pas fait). À l’inverse, en métropole toujours, ce sont les académies de Poitiers et Nantes (respectivement 12,3 % et 18,4 % de retour aux 4 jours) qui sont le plus restées sur une organisation de 4,5 jours.
Dix académies de métropole sont au-dessus de 50 % de retour aux 4 jours : Aix-Marseille, Amiens, la Corse, Créteil, Dijon, Lille, Montpellier, Nice, Rouen et Versailles.
Rappelons que les trois plus grandes villes, Paris, Lyon et Marseille, n’ont pas modifié leur organisation du temps scolaire, même si les deux dernières réfléchissent à le faire l’an prochain.
Dans les académies d’outre-mer, les communes ont très majoritairement choisi de ne pas modifier l’organisation du temps scolaire : à La Réunion, à Mayotte et en Guyane, aucune commune n’est revenue à 4 jours. Seules font exception la Martinique et la Guadeloupe, avec respectivement 88,2 % et 59,2 % de retour aux 4 jours.
Les données montrent aussi une importante disparité au sein même des académies, d’un département à l’autre. Elles peuvent être considérables : dans l’académie de Bordeaux, on passe ainsi d’un taux de retour de 37,6 % dans le Lot-et-Garonne à … 1,6 % dans les Landes ; idem dans celle de Besançon, avec 51,6 % en Haute-Saône contre 5,5 % dans le Jura ; encore celle de Limoges, avec un grand écart entre les 74 % dans la Creuse et les 13,4 % de la Haute-Vienne.
Il est trop tôt encore pour donner des explications détaillées sur ces différents chiffres, et l’on peut seulement constater certaines tendances. Le seul caractère rural ou pas d'un département ne suffit pas à expliquer qu'il ait fait tel ou tel choix : dans l’académie de Toulouse, par exemple, les communes des deux départements ruraux de l’Aveyron et l’Ariège ont fait des choix radicalement différents (56,4 % de retour aux 4 jours dans l’Aveyron contre 0 % dans l’Ariège).
Les plus grandes villes ont en revanche presque toutes choisi de rester pour l’instant aux 4 jours, souvent pour des raisons de complexité d’organisation – à l’exception notamment de Montpellier (à titre d'expérimentation dans certaines écoles).
Il semble également difficile de poser le principe d’une répartition sur des critères économiques : on trouve parmi les communes qui n’ont pas changé d’organisation aussi bien des villes plutôt pauvres comme Béthune, Aulnay-sous-Bois ou Les Mureaux que des communes très riches comme Neuilly-sur-Seine ou Saint-Cloud.
Autre fait frappant : autour de Paris et de Lyon notamment, les villes de proche banlieue ont globalement peu changé leur organisation : 5,6 % dans les Hauts-de-Seine et 29,8 % dans le Val-de-Marne, frontaliers de Paris, par exemple.
Il apparaît enfin que beaucoup de communes nouvelles ont fait le choix de ne pas modifier leur organisation du temps scolaire. C’est particulièrement frappant dans un département comme le Maine-et-Loire, qui comprend un nombre particulièrement élevé de communes nouvelles, et qui n’est repassé à la semaine de 4 jours que dans 7,5 % des communes. Il est possible que ces communes nouvelles, qui ont déjà dû digérer une importante réorganisation administrative du fait de leur fusion, n’aient pas eu la possibilité pour l’instant d’engager un nouveau chantier.
Pour mieux comprendre ces données, il va maintenant falloir attendre les résultats de la nouvelle enquête que vient de lancer l’AMF pour comprendre « les différents motifs qui ont guidé les choix des communes d’un retour à 4 jours ou un maintien à 4,5 jours ». Un questionnaire a été envoyé par mail le 15 septembre à l’ensemble des communes dotées d’au moins une école publique, et l’AMF annonce que les résultats de cette enquête seront dévoilés lors du 100e Congrès de l’association, lors de l’atelier consacré à l’école, qui se tiendra le mercredi 22 novembre de 9h30 à 12h30.
À partir de ces données, nous publions aujourd’hui une cartographie exclusive, commune par commune, de l’organisation du temps scolaire, en métropole ainsi qu’en Martinique et en Guadeloupe, à La Réunion, à Mayotte et en Guyane.
Pour réaliser cette carte, Maire info a travaillé à partir du fichier fourni par le ministère compilant toutes les communes ayant une organisation du temps scolaire (base de données « Enrysco » ) et d’autre part à partir d'un autre fichier du ministère recensant toutes les communes qui, à la rentrée, ont fait le choix de revenir à une organisation « basée sur 8 demi-journées réparties sur 4 jours ». Pour des raisons de simplification, nous avons retiré de ces bases de données les communes déléguées.
Organisation du temps scolaire en métropole (hors communes déléguées)
Zoomer avec la molette de la souris. Pour obtenir des détails, cliquer sur une commune. Cliquer sur la loupe pour entrer le nom d'une commune recherchée.
Il apparait à la lumière de ces données que sur les 21 735 communes (hors communes déléguées) qui ont au moins une école publique, 9 430 ont choisi de revenir à la semaine 4 jours à la rentrée, soit 43,38 %. Ce sont donc 8 % de communes supplémentaires par rapport aux chiffres de juillet.
Une analyse plus détaillée des chiffres – et un simple regard sur la carte – permettent de mettre en lumière de très importantes disparités d’une académie à l’autre, et, au sein des académies, d’un département à l’autre. D’un point de vue général, en métropole, on constate un taux extrêmement important de passage à 4 jours dans le Nord et le Sud-est, et à l’inverse un faible taux de retour dans l’Ouest et le Sud-Ouest. Les chiffres sont parlants : dans l’académie de Lille, ce sont 78,5 % des communes qui sont revenues à 4 jours ; et même 82,4 % dans celle d’Aix-Marseille et 81,2 % dans celle de Nice. Le record est détenu par la Corse, avec 97 % de communes revenues à 4 jours (seules quatre communes ne l’ont pas fait). À l’inverse, en métropole toujours, ce sont les académies de Poitiers et Nantes (respectivement 12,3 % et 18,4 % de retour aux 4 jours) qui sont le plus restées sur une organisation de 4,5 jours.
Dix académies de métropole sont au-dessus de 50 % de retour aux 4 jours : Aix-Marseille, Amiens, la Corse, Créteil, Dijon, Lille, Montpellier, Nice, Rouen et Versailles.
Rappelons que les trois plus grandes villes, Paris, Lyon et Marseille, n’ont pas modifié leur organisation du temps scolaire, même si les deux dernières réfléchissent à le faire l’an prochain.
Dans les académies d’outre-mer, les communes ont très majoritairement choisi de ne pas modifier l’organisation du temps scolaire : à La Réunion, à Mayotte et en Guyane, aucune commune n’est revenue à 4 jours. Seules font exception la Martinique et la Guadeloupe, avec respectivement 88,2 % et 59,2 % de retour aux 4 jours.
Les données montrent aussi une importante disparité au sein même des académies, d’un département à l’autre. Elles peuvent être considérables : dans l’académie de Bordeaux, on passe ainsi d’un taux de retour de 37,6 % dans le Lot-et-Garonne à … 1,6 % dans les Landes ; idem dans celle de Besançon, avec 51,6 % en Haute-Saône contre 5,5 % dans le Jura ; encore celle de Limoges, avec un grand écart entre les 74 % dans la Creuse et les 13,4 % de la Haute-Vienne.
Il est trop tôt encore pour donner des explications détaillées sur ces différents chiffres, et l’on peut seulement constater certaines tendances. Le seul caractère rural ou pas d'un département ne suffit pas à expliquer qu'il ait fait tel ou tel choix : dans l’académie de Toulouse, par exemple, les communes des deux départements ruraux de l’Aveyron et l’Ariège ont fait des choix radicalement différents (56,4 % de retour aux 4 jours dans l’Aveyron contre 0 % dans l’Ariège).
Les plus grandes villes ont en revanche presque toutes choisi de rester pour l’instant aux 4 jours, souvent pour des raisons de complexité d’organisation – à l’exception notamment de Montpellier (à titre d'expérimentation dans certaines écoles).
Il semble également difficile de poser le principe d’une répartition sur des critères économiques : on trouve parmi les communes qui n’ont pas changé d’organisation aussi bien des villes plutôt pauvres comme Béthune, Aulnay-sous-Bois ou Les Mureaux que des communes très riches comme Neuilly-sur-Seine ou Saint-Cloud.
Autre fait frappant : autour de Paris et de Lyon notamment, les villes de proche banlieue ont globalement peu changé leur organisation : 5,6 % dans les Hauts-de-Seine et 29,8 % dans le Val-de-Marne, frontaliers de Paris, par exemple.
Il apparaît enfin que beaucoup de communes nouvelles ont fait le choix de ne pas modifier leur organisation du temps scolaire. C’est particulièrement frappant dans un département comme le Maine-et-Loire, qui comprend un nombre particulièrement élevé de communes nouvelles, et qui n’est repassé à la semaine de 4 jours que dans 7,5 % des communes. Il est possible que ces communes nouvelles, qui ont déjà dû digérer une importante réorganisation administrative du fait de leur fusion, n’aient pas eu la possibilité pour l’instant d’engager un nouveau chantier.
Pour mieux comprendre ces données, il va maintenant falloir attendre les résultats de la nouvelle enquête que vient de lancer l’AMF pour comprendre « les différents motifs qui ont guidé les choix des communes d’un retour à 4 jours ou un maintien à 4,5 jours ». Un questionnaire a été envoyé par mail le 15 septembre à l’ensemble des communes dotées d’au moins une école publique, et l’AMF annonce que les résultats de cette enquête seront dévoilés lors du 100e Congrès de l’association, lors de l’atelier consacré à l’école, qui se tiendra le mercredi 22 novembre de 9h30 à 12h30.
Franck Lemarc
Organisation du temps scolaire - Antilles
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